En plus des incubateurs, des start-up et des centres de développement de l'entrepreneuriat, des centres d’innovation seront créés au niveau de chaque wilaya afin d’accompagner les porteurs de projets. C’est ce qu’a indiqué le ministre de l’Economie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises, hier, à Boumerdès.
«L’idée a été discutée et approuvée au niveau du gouvernement et va bientôt se traduire dans les faits. Et tout le monde sait que ce ne sont pas les locaux qui manquent dans notre pays. Partout, il y a des structures inexploitées qui peuvent abriter ces centres afin de promouvoir l'entrepreneuriat», a souligné Noureddine Ouadah, rappelant que l’innovation est le levier du développement de l’économie nationale. «Il y a une grande volonté politique pour relever le défi.
Cette volonté s’est traduite d’abord par la création, en 2022, d’un ministère de l’Economie de la connaissance et des Start-up. Cela est une preuve tangible que l’Algérie est déterminée à amorcer une nouvelle étape pour fonder une économie forte et prospère basée sur le savoir, les nouvelles technologies, la ressource humaine, les jeunes et l’élite», a-t-il indiqué, ajoutant que tous les moyens ont été mobilisés pour atteindre cet objectif.
Les dernières statistiques font état de la création de 8000 start-up depuis 2021, dont 2300 ont bénéficié du label «Start-up» et des avantages fiscaux substantiels. L’Algérie a vu également la création de 104 centres de développement de l’entrepreneuriat (CDE), ayant formé et accompagné 1770 micro-entreprises.
Hier, le ministre s’est montré très attentif aux préoccupations des jeunes entrepreneurs. Certains ont soulevé les difficultés à trouver des locaux ou à utiliser leurs cartes bancaires «pour acquérir des produits de l’étranger au moment où tout s’achète et se vend en ligne».
«Il y a des opportunités à saisir»
D’autres ont exposé le problème d’accès aux marchés publics, bien que la loi accorde 25% de la commande publique aux entrepreneurs financés par Nesda (ex-Ansej). «Les opérateurs économiques doivent jouer le jeu. Celui qui ne le fait pas est contre la politique de l’Etat. Quand on exige 5 ans d’expérience pour participer à un avis d’appel d’offres, on exclut de fait les entreprises nationales», a-t-il répondu à un auto-entrepreneur qui l’a interpellé sur cette question.
Malgré les contraintes, M. Ouadah a rappelé qu’«il y a des opportunités à saisir, notamment dans le secteur privé, surtout quand la start-up dispose de label».
Le ministre a commencé son périple par une visite à l’Angem, une agence qui accorde deux types de crédits sans intérêt, dont un de 10 000 DA destiné aux femmes au foyer et l’autre pour les porteurs de petits projets, plafonné à un millions de dinars.
«Ce dispositif a permis de financer un million de personnes depuis sa création en 2005 et 17 000 en 2024, dont 56% sont des femmes», a précisé la directrice de l’Agence, Boudjemil Souad, ajoutant que 24 personnes ont bénéficié de formations de qualité.
Après l’Angem, la délégation ministérielle s’est rendue à l’école d’aviation Sky Training Aviation, qui a formé une centaine de pilotes, dont des étrangers, depuis sa création en 2025.
Le ministre a assisté aussi à la présentation de nombreux projets innovants au niveau de l’accélérateur de start-up Ittihad. Ce centre a accompagné plusieurs diplômés à concrétiser leurs projets et à participer au Web Summit, qui s’est tenu en février dernier au Qatar.
Boumerdès
De notre bureau Ramdane Kebbabi