Nomination par Mahmoud Abbas d’un nouveau premier ministre : Polémique et échange d’accusations entre le Hamas et le Fatah

17/03/2024 mis à jour: 03:12
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Photo : D. R.

Je t’aime… moi non plus.» C’est la situation des relations entre les deux principales forces politiques palestiniennes, en l’occurrence le Hamas et le Fatah. Décidément, même la guerre, subie par des millions de Palestiniens de Ghaza, ne réunit pas ces deux frères ennemis.

En effet, malgré les «tentatives d’unifier les rangs» et la participation à des séances de prises de photos, les dirigeants des deux formations viennent de confirmer que leur division est très profonde. Il a fallu un acte politique ordinaire, pour que le conflit Hamas-Fatah s’exacerbe à nouveau.

Cette fois, c’est la nomination par le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, de son conseiller économique, Mohammad Mustafa, comme Premier ministre, qui nourrit la polémique entre les deux parties. Une polémique qui se poursuit depuis vendredi dernier.

Invoquant «l’absence de consultation», le mouvement islamiste palestinien Hamas, ainsi que le Jihad islamique et le Front populaire de libération de la Palestine ont fustigé cette nomination, accusant Mahmoud Abbas «d’être déconnecté de la réalité». «Former un nouveau gouvernement sans consensus national va aggraver les divisions interpalestiniennes», estiment les contestataires.

Selon eux, la nomination du nouveau Premier ministre prouve «la profonde crise au sein de l’Autorité palestinienne et sa déconnexion de la réalité».

Dans leur communiqué, les quatre mouvements dénoncent ce qu’ils appellent «le fossé entre l’Autorité et le peuple palestinien».

«La priorité nationale absolue est désormais de faire face à l’agression barbare d’Israël, à la guerre d’anéantissement et de famine menée par l’occupation contre notre peuple dans la bande de Ghaza, aux crimes de ses colons en Cisjordanie et à Jérusalem occupée, en particulier à la mosquée Al Aqsa, et aux grands dangers qui pèsent sur notre cause nationale, en particulier la menace de déplacement qui existe toujours», lit-on dans le communiqué de Hamas, cité par plusieurs médias arabe.

«Nakba»

La réponse du Fatah ne s’est pas faite attendre. Dans un communiqué, rendu public vendredi soir, il accuse directement le Hamas «d’avoir causé le retour de l’occupation israélienne de Ghaza» en «entreprenant l’aventure du 7 octobre» qui a mené à une «catastrophe (nakba, en arabe) encore plus horrible et cruelle que celle de 1948», une référence au déplacement et à l’expulsion d’environ 760 000 Palestiniens de leurs terres à la création d’Israël.

«Celui qui est vraiment déconnecté de la réalité et du peuple palestinien, c’est la direction du Hamas, qui n’a pas ressenti jusqu’à présent l’ampleur de la catastrophe que vit notre peuple opprimé dans la bande de Ghaza et dans le reste des territoires palestiniens», écrit le Fatah dans un communiqué, repris par l’agence Wafa.

Rappelant que la nomination d’un Premier ministre s’inscrit dans le cadre «des prérogatives légales et politiques du président Mahmoud Abbas», le Fatah accuse également les dirigeants du Hamas «de ne chercher que leur protection personnelle».

«Le Hamas a-t-il consulté les dirigeants palestiniens avant de négocier, comme il le fait actuellement, avec Israël et lui offre concession sur concession ?

Son seul objectif (Hamas, ndlr) est que ses dirigeants reçoivent des garanties pour leur sécurité personnelle. Il essaie également de s’entendre à nouveau avec Netanyahu pour maintenir son rôle de diviseur à Ghaza et dans la scène politique palestinienne».

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