Musée Zabana d'Oran : Othmane Mersali expose ses «fragmentations impressionnistes»

19/06/2024 mis à jour: 05:05
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Un large pan de la peinture de Othmane Mersali est exposé en ce moment et jusqu’au 31 juillet au musée Zabana, à Oran. 

Le vernissage a eu lieu samedi dans une ambiance bon enfant et en présence de beaucoup de ses anciens compagnons de route, parmi eux des artistes mais pas seulement. Fidèle à  lui-même, Mersali poursuit son travail dans un style qui n’a pas changé d’un iota malgré toutes ces années passées autant en Algérie, à Oran notamment, qu’en France où il a choisi de s’exiler pour tenter sa chance sous d’autres cieux. Couche après couche, sa palette refuse de se départir de ce qui a, longtemps auparavant, fait sa marque de fabrique, des mosaïques de couleurs qui laissent transparaître des paysages urbains et d’où émergent ces éternelles silhouettes de femmes en haïk (le voile blanc traditionnel). L’accoutrement qui avait un sens dans la réalité, d’autant qu'il est tombé en désuétude depuis belle lurette mais sous l’œil de l’artiste, tels des fantômes, ces personnages, cachés au regard mais qui restent emblématiques, hantent encore les rues écrasées et les marchés des villes algériennes représentées. Dans ce contexte, sa fascination pour La Casbah d’Alger est restée intacte. 

Ailleurs, comme pour prendre à contre-pied la chronologie de l’histoire, ces personnages représentant des femmes voilées, traditionnellement parlant, sont encore nettement plus nombreuses au point d’occuper tout le premier plan dans des œuvres comme «Entenkiba» réalisé en 2024 ou dans «Souk aux tissus» réalisé en 2016. Certains critiques voient dans cette subsistance d’un monde révolu une accentuation d’un vrai exotisme qui n’en était pas un au départ. Evidemment, le travail pictural du peintre ne se résume pas à cet aspect des choses, car il y a, dans ce qui est donné à voir, un vrai plaisir pour les yeux, autant dans les compositions que dans le choix des couleurs. 

Aussi, une bonne partie des œuvres exposées, plus d’une trentaine, sont consacrées à des paysages inspirés de son séjour à l’étranger. Mais là, que ce soit en plein Paris ou au milieu de «prairies fleuries», ou d’espaces verdoyants, les femmes, en général, sont curieusement absentes.  Tout compte fait, l’exposition en question ne comporte pas de thématique précise, car ici le tragique peut très bien côtoyer le ludique de la même manière que les représentations de personnalités historiques  illustres, qui ont consacré leur vie pour défendre les grandes causes de l’humanité,  peuvent aussi, mais heureusement de manière marginale, s’accommoder de représentations de lieux évoquant un mercantilisme de bas étage.  

Toutes ses considérations mises à part, l’artiste se soucie évidemment aussi de l’actualité, dramatique ou pas, mais globalement chez lui, rien ne semble compter que ces «flashs» des origines, le moment où l’instinct  artistique s’est révélé en lui. Mersali reste également fidèle à ses techniques (acrylique sur toile) malgré quelques rares collages. Plus d’une trentaine  d’œuvres sont proposées aux visiteurs amateurs d’art et ce bouquet est présenté sous l’intitulé «Fragmentations impressionnistes». 

Rien d’impressionnant cependant, mais l’initiative vaut bien un petit détour. 
 

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