Mort de 120 civils en deux jours au Soudan : Les paramilitaires des SFR accusés

09/11/2024 mis à jour: 04:03
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Des Soudanais fuyant les massacres dans l'Etat d'Al Jazira

Le ministère soudanais des Affaires étrangères a accusé, hier,  les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) d’avoir causé la mort de 120 civils en deux jours dans l’Etat d’Al Jazira. «La milice Janjawid a commis un nouveau massacre dans la ville d'Al Hilaliya, dans l'Etat d'Al Jazira, faisant jusqu'à présent 120 martyrs, tués par balles, par empoisonnement alimentaire ou en raison du manque de soins médicaux pour des centaines de civils», assiégés, a indiqué le ministère dans un communiqué. 

Le gouvernement soudanais qualifie souvent les paramilitaires de «milices Janjawid», les FSR étant des héritières des Janjawid, une milice accusée de massacres au Darfour (ouest) dès 2003. Le Syndicat des médecins soudanais a déclaré «qu’après avoir pillé et volé tous les biens des habitants d'Al Hilaliya, les miliciens ont détenu plusieurs personnes à l'intérieur des mosquées, ne les autorisant à partir qu'après avoir payé de grosses sommes, ce qui pour la plupart est impossible après les pillages et les vols à grande échelle dont ils ont été victimes». 

Des témoins ont affirmé que les FSR ont imposé un siège de deux semaines à la ville, empêchant les habitants de partir. Les FSR ont récemment intensifié leurs attaques contre les civils dans l'Etat d’Al Jazira, après que l'un de ses principaux commandants a fait défection pour rejoindre l'armée. Le mois dernier, au moins 200 personnes ont été tuées dans cet Etat, qui est sous contrôle de l’armée, selon les autorités et les médecins. L’ONU a fait état de 135.000 personnes déplacées. 

Le conflit au Soudan a éclaté à la mi-avril 2023 entre l’armée régulière soudanaise, dirigée par Abdel Fattah al-Burhane, et les paramilitaires des FSR, dirigés par son ancien adjoint Mohamed Hamdane Daglo. La guerre a fait des dizaines de milliers de morts et déplacé plus de 11 millions de personnes, dont 3,1 millions se sont aujourd'hui réfugiées hors de ses frontières, selon l'Organisation internationale pour les migrations. Elle a également donné lieu à l'une des pires crises humanitaires de l'histoire récente, les deux camps étant accusés de crimes de guerre, d'avoir ciblé des civils et d'avoir bloqué l'aide 
humanitaire.

«Nécessité d’interdire le flux d’armes et de mercenaires»

Selon l’ambassadrice de la République du Soudan en Algérie, Mme Nadia Mohamed Khair Osman, qui a animé mercredi dernier une conférence de presse à Alger, l’arrêt de ce conflit nécessite l’interdiction du flux d’armes et de mercenaires pour éviter l’aggravation de la situation dans la région. La diplomate a appelé à œuvrer à la mise en place de plans de reconstruction. 

Elle a indiqué, dans ce sens, «que les développements de la situation au Soudan impactent toute la région, précisant que son pays, au regard de sa position géopolitique et des ressources dont il regorge, est considéré comme l'un des fondements de la stabilité dans la région. Mme Nadia Mohamed Khair Osman a évoqué la prolifération des milices qui recrutent des mercenaires de la région du Sahel, affirmant que ce phénomène menace la sécurité des pays du Sahel, en général, et accroît la migration clandestine, le crime organisé, la traite des êtres humains et le trafic de drogue.  


L’ambassadrice a souligné que «la prolifération des milices dans la région et leur non-dénonciation par la communauté internationale représentent une grande menace pour la sécurité et la stabilité des États et des gouvernements et encourage les groupes à la rébellion», précisant qu'il s’agit d'un phénomène transfrontalier qui n'impactera pas seulement le Soudan. 


L'ambassadrice a, en outre, souligné «l'engagement du gouvernement soudanais pour faciliter l'entrée des aides humanitaires», à travers la décision du Conseil transitoire de la souveraineté d'ouvrir les accès pour l'acheminement des aides dans le cadre du respect de la souveraineté du Soudan et de son intégrité territoriale. 

Elle a affirmé, par ailleurs, que le gouvernement a œuvré à la cessation du conflit et à l'instauration de la paix dès les premières semaines du déclenchement de la crise lorsqu'il a répondu aux efforts de paix, exprimant ses remerciements à l’Algérie pour son intérêt pour les développements de la situation au Soudan.                                        
Agences

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