Le ministre des Affaires religieuses, Youcef Belmehdi, n’a pas manqué de rappeler que la formation de l’imam ou de l’homme de religion est fondée sur l’approche de modération, focalisée sur l’histoire et la pédagogie de nos ancêtres.
La récente mise en garde émise par le chef d’état-major de l’Armée nationale populaire, le général d’armée Saïd Chanegriha, contre le retour du discours religieux extrémiste ne cesse d’alimenter les débats dans les médias, suscitant des interrogations sur le rôle que doit assumer le ministère des Affaires religieuses dans cette lutte contre ce fléau des temps modernes.
Approché hier, par El Watan, en marge de sa visite dans la wilaya de Constantine, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Youcef Belmehdi, a affirmé que le discours intégriste n’est pas adopté dans son secteur. «Le discours religieux algérien est modéré (wassati), lutte contre la violence et enseigne les valeurs nationales.
C’est ce qui est adopté dans le discours à l’intérieur des mosquées et vous ne trouverez pas autre chose. Nous excluons tous les discours qui incitent à la haine et à la diffamation», a-t-il déclaré.
Le ministre n’a pas manqué de rappeler que la formation de l’imam ou de l’homme de religion est fondée sur l’approche de modération, focalisée sur l’histoire et la pédagogie de nos ancêtres. Notre interlocuteur a ajouté que toute personne réfractaire fera l’objet d’une mise en garde, avant de subir une sanction. «Il y a des gens qui ont été sanctionnés dans ce sens, mais ils ne sont pas nombreux», a-t-il assuré.
Toutefois, il a été constaté que certaines idéologies extrémistes sont également véhiculées par quelques associations d’enseignement coranique ou autres, en l’absence d’une formation ou d’un programme pédagogique adopté. M. Belmehdi a indiqué que ces associations, détentrices d’agréments délivrés par d’autres institutions, n’exercent pas sous la tutelle de son ministère. «Mais cela n’empêche pas notre intervention.
Nous accompagnons les autorités locales pour avertir s’il y a des dépassements contre le pays et la référence religieuse. Tout sera systématiquement arrêté. Nous travaillons sur terrain. Je souligne également que nous avons une inspection qui assiste aux colloques, aux rencontres scientifiques et même aux prêches du vendredi pour tout contrôler», a-t-il précisé.
Lors d’un point de presse animé à l’occasion de sa visite à Constantine, et évoquant l’affaire des agressions des imams, Youcef Belmehdi a réitéré ses déclarations sur l’importance accordée aux imams par l’Etat algérien. Il a rappelé que, souvent, il ne s’agissait pas d’actes délibérés contre cette catégorie de personnes.
M. Belmehdi a fait savoir que certaines parties veulent exploiter à des fins inavouées un incident commis par un homme souffrant de troubles mentaux. Et d’ajouter que «la loi contre la délinquance et la criminalité a été actualisée. Nous avons déjà annoncé que les 70 agressions enregistrées depuis 2022 étaient verbales. Les agressions physiques sont, quant à elles, au nombre de 16».
Concernant toujours ces parties malintentionnées qui veulent instrumentaliser la décennie noire, le ministre a affirmé : «Nous sommes sortis de cette phase et nous appelons à la protection de tous les Algériens. Le président de la République l’a déjà dit, son projet dans cette nouvelle Algérie est le citoyen.»