Une rumeur relayée par l’ancien ambassadeur en Algérie, Xavier Driencourt, via un post sur Twitter n’a pas tardé à susciter l’inquiétude des milieux d’affaires français.
L’information ayant circulé la semaine dernière sur la suspension des domiciliations bancaires pour les échanges avec la France a en effet suscité des craintes du côté des opérateurs économiques des deux pays. «Cela a créé un vent de panique du côté des entreprises françaises comme algériennes», a rapporté le journal Les Echos, citant le président de la Chambre de commerce et d’industrie algéro-française (CCIAF) Michel Bisac.
Repris également par TSA (Tout sur l’Algérie), M. Bisac n’a pas manqué de dénoncer les déclarations faites en France à propos de l’Algérie alors que l’information a été démentie par le Premier ministre le 7 novembre dernier. Ce qui n’a pas empêché certains cercles français de poursuivre leur campagne haineuse sur l’Algérie via des déclarations qualifiées d’ «intempestives» par le président de la CCIAF, selon TSA. «Mon message est destiné aux politiques à Paris sur nos entreprises en Algérie et les intérêts économiques entre les deux pays. Les décisions impactent aussi les entreprises algériennes.
En France, il y a beaucoup de déclarations intempestives et quand on évoque l’Algérie, on ne parle que des OQTF et des clandestins, alors que 99% des Algériens en France travaillent et sont bien intégrés.» C’est en ces termes que s’est exprimé Michel Bisac à TSA pour signifier son mécontentement.
«L’Algérie est un pays qui a ses propres règles qu’il faut respecter, mais qui demeure très attractif», a encore souligné Michel Bisac sur les colonnes du journal Les Echos. Une manière de rappeler l’intérêt des opérateurs français aux affaires en Algérie. « La France est attachée à sa relation avec l'Algérie, à laquelle nous sommes unis par des liens humains denses et des intérêts partagés», a-t-il noté avant de regretter : «La France ne se comporte pas comme elle devrait, elle ne prend pas toutes les précautions nécessaires.»
Et de relancer cet appel sur TSA : «Il faut que nos politiques prennent toutes les précautions quand ils parlent de l’Algérie, un pays de 45 millions d’habitants aux portes de l’Europe, qu’il faut respecter.» Mais, aujourd’hui, près d’une semaine après la rumeur, M. Bisac considère le dossier «désormais clos», surtout que les autorités algériennes ont qualifié d’«erronées et totalement infondées» les informations sur d’éventuelles «mesures restrictives».
A titre indicatif, quelque 6000 entreprises françaises entretiennent des relations commerciales. Aussi, selon les chiffres de la direction générale du Trésor français, les échanges commerciaux franco-algériens ont augmenté de 5,3% en 2023. Ils se sont établis à 11,8 milliards d’euros contre 11,2 milliards d’euros en 2022.
Cette hausse s’explique essentiellement par l’augmentation des importations françaises de biens algériens (+8%) portées par les importations d’hydrocarbures (+15,3%), lesquelles sont composées à 51,8% de gaz naturel, liquéfié ou gazeux (+30,1%) et à 48,2% de pétrole brut (5,6%). Les exportations françaises vers l’Algérie sont restées stables, avec une très légère contraction de 0,5% à 4,49 milliards d’euros (contre 4,51 milliards d’euros en 2022).