- Les compositions du premier trimestre dans les trois paliers de l’enseignement débutent demain (aujourd’hui). Des dispenses exceptionnelles sont prévues pour le primaire. Pourquoi ?
Les compositions de chaque trimestre sont considérées comme une étape d’évaluation des acquis des élèves pendant chaque période de l’année scolaire. Il s’agit d’une évaluation sommative qui consiste, à partir de la note obtenue de l’enfant, à recueillir des renseignements sur son apprentissage, à les interpréter en vue de porter un jugement sur la situation de l’élève et à prendre une décision relative à son cheminement ultérieur.
En cas d’insuffisance, on s’emploie à y remédier durant le prochain trimestre. La dispense exceptionnelle pour l’école primaire ne veut pas dire que l’enfant n’est pas évalué. Dans ce cas, l’enseignant de la classe de première année utilise un contrôle continu et une évaluation diagnostique.
- Exceptionnellement, cette fois-ci, les élèves de la première année primaire sont dispensés de compositions. Qu’en pensez-vous ?
L’enfant de la première année a besoin, beaucoup plus, de prise en charge psychologique et de s’adapter avec son environnement scolaire. Il s’agit, à cet âge-là, de lui éviter l’anxiété et le stress des examens, mais aussi d’éviter de créer de la rivalité entre enfants en très bas âge.
Le stress à l’école peut également provenir d’une relation tendue avec un enseignant jugé trop sévère dans la notation, des difficultés à s’intégrer dans la classe, de la peur d’avoir une mauvaise note. Si, tout cela n’est pas pris en charge convenablement, il aura des conséquences sérieuses sur l’enfant. Nous risquons notamment de faire détester l’école pour l’enfant dès la première année. L’élève doit avoir une attraction avec un bien-être à l’école pour l’amener à aimer l’apprentissage.
S’agit-il d’une démarche visant à alléger une surcharge des programmes ou d’une réadaptation du système d’évaluation ?
On ne peut pas faire un allégement des programmes sans une évaluation de la réforme, mise en œuvre actuellement. Des objectifs à atteindre sont assignés à la réforme en cours.
Et, des programmes ont été mis en place pour les atteindre. Toucher aux programmes sans une étude globale, au préalable, peut déséquilibrer tout le système. Je pense, qu’actuellement, c’est le système d’évaluation qu’on s’efforce de mieux adapter pour mieux évaluer l’enfant.
- Avec ces nouvelles dispositions, les parents d’élèves peuvent-ils espérer que leurs enfants subiront moins de stress avec ces nouvelles orientations en termes d’évaluation ?
La plus importante source de stress pour un élève, c’est la peur de l’échec. Or, il s’agit de faire comprendre à l’enfant qu’un échec n’est pas un désastre, mais une étape salvatrice dans son cursus scolaire pour mieux rebondir avec une bonne remédiation aux causes qui ont fait son échec.
Déjà, les parents ne doivent pas faire une projection de leur stress sur leurs enfants déjà. Si une prise charge en amont et en aval de l’enfant à chaque examen n’est pas déployée, quelles que soient les dispositions, l’enfant sera toujours en proie au stress.
- Faut-il réviser le système d’évaluation dans les trois paliers ?
Pour mieux avancer, il est nécessaire de procéder constamment à une évaluation pour remédier aux lacunes de l’enfant. Et non pas utiliser l’évaluation pour sanctionner l’enfant. La note obtenue par l’enfant doit être utilisée pour déterminer les causes de son échec pour pouvoir lui apporter une remédiation.
Pour les classes d’examens, il est plutôt intéressant de pousser la réflexion afin d’atteindre deux objectifs : venir à bout de la triche et améliorer considérablement le niveau d’instruction pour atteindre un enseignement de qualité. En outre, il faudrait appliquer des évaluations diagnostiques avant chaque chapitre pour faire une mise à niveau des élèves et anticiper l’échec.