Ex-directeur de la chaîne KBC (El Khabar), il a connu des déboires et de la prison pour une émission critique de l’époque Bouteflika, et après un bref passage au ministère de la Communication post-Hirak pour tenter d’installer des systèmes de mesure d’audiences, il est redevenu producteur et est actuellement en cours de réalisation pour L’Algérie vue du ciel 2, sans Yann Arthus Bertrand. Issu d’une grande famille du cinéma, il est aussi le frère du célèbre acteur Khaled Benaïssa, fils du dramaturge Slimane Benaïssa. Enfin, dernier acte de l’enfant terrible, pour protester contre l’abus des chaînes TV pendant ce ramadan sur les excès de publicité, il s’est rasé la tête en direct sur les réseaux sociaux. Heureusement, les cheveux ça repoussent.
Propos recueillis par Chawki Amari
-Comment connaitre les audiences véritables des chaînes TV ?
Difficile en l’état actuel, la plupart font du Caty, c’est-à-dire envoyer des gens dans les rues qui posent des questions aux passants et font des sondages. On ne peut pas le faire en temps réel. Sinon y a des clés USB à placer dans les smarts TV qui donneront un retour par connexion 4G aux opérateurs, mais nous n’en sommes pas encore là et il faut aussi souligner qu’un système de mesure comme Médiamétrie par exemple, est une méthode dont tout le monde convient, il faut que tous les opérateurs privés soient d’accord.
-Les chaînes TV ont reçu des mises en demeure à propos des plages publicitaires. Que va-t-il se passer ?
Le ton du communiqué de l’Autorité laisse à penser que les chaînes vont avoir des amendes mais ils ont déjà gagné 10 fois plus. Il faut bien comprendre d’abord que ce sont des rapports de force, mais surtout que ce sont les régies publicitaires qui gagnent le plus d’argent, pas forcément les chaînes TV. Qui bien sûr gagnent aussi mais c’est tout un circuit qu’il faut installer clairement, l’argent doit retourner aux producteurs TV pour lancer d’autres productions et permettre à l’Etat de savoir quel argent circule, combien et comment, les télévisions ne sont pas là pour acheter des appartements à Dubaï mais pour créer du contenu. Quand on voit les séries TV, on voit bien que les budgets annoncés ne correspondent pas aux budgets de ces films, il y a des sommes qui échappent à tout contrôle. Je dis souvent qu’on a enlevé les issabas, de l’import, des travaux publics, des banques, des administrations et du montage automobile mais la issaba des TV, mazal.