Malgré une demande mondiale de pétrole importante : La production de l’Opep+ en baisse

11/04/2022 mis à jour: 01:04
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La production a chuté de 190 000 barils/jour / Photo : D. R.

La production des signataires de l’accord a chuté de 190 000 b/j pour atteindre 38,06 millions de b/j au mois dernier, soit 1,48 million de b/j en dessous de l’objectif, rapporte Argus Mediaw.

L’offre sur le marché des pays membres de l’OPEP+ a chuté en mars dernier pour la première fois en 13 mois, et ce, du fait de la baisse des ventes russes.

La production des signataires de l’accord a chuté de 190 000 b/j pour atteindre 38,06 millions de b/j au mois dernier, soit 1,48 million de b/j en dessous de l’objectif, rapporte Argus Media. «Il s’agit du premier recul de la production depuis février 2021, lorsque qu’elle a reculé de 770 000 b/j en raison d’une baisse supplémentaire de 1 million de b/j opérée par l’Arabie Saoudite», indique la même source.

La majeure partie de la baisse durant le mois écoulé s’est concentrée au Nigeria, au Kazakstan et en Russie.

Dans le cas de la Russie, la baisse a été de l’ordre de 50 000 b/j au cours du premier mois de la guerre, et demeure loin des 330 000 b/j pour atteindre son objectif de 10,33 millions de b/j.

«La production de ce mois pourrait chuter de 4 à 5% par rapport à mars», souligne Alexandre Novak, ministre russe de l’Energie.

Malgré les sanctions occidentales, les exportations de brut russe n’ont pas été freinées. Les acheteurs à terme ont honoré les contrats convenus à l’avance et les raffineurs indiens sont intervenus afin de s’approvisionner au comptant à prix très réduit.

«S’il y a du carburant disponible et à prix réduit, pourquoi ne devrais-je pas l’acheter ? J’en ai besoin pour mon peuple», avait déclaré, la semaine dernière, le ministre indien des Finances, Nirmala Sitharaman, en notant que son pays pourrait acheter plus de brut de Russie.

Le Kazakstan, qui est un autre membre non OPEP de l’accord OPEP+, a affiché également une réduction de sa production du fait des dégâts occasionnés par la tempête sur le terminal d’exportation CPC, forçant l’arrêt du champ de Tengiz fin mars dernier.

L’Arabie Saoudite, quant à elle, dont des installations d’Aramco ont été la cible d’attaques des Houthis le mois dernier, a signalé une chute du débit de la raffinerie Yasref de 400 000 b/j.

Des analystes ont rapporté une forte baisse des exportations saoudiennes dépassant les 400 000 b/j. Quant à la production nigériane, les données d’Argus font état d’une chute de 100 000 b/j, soit une baisse de l’ordre de 310 000 b/j en dessous de son quota.

Les exportations du Sahara Blend vers l’Europe ont augmenté de 5%

S’intéressant aux exportations du Sahara Blend algérien, Argus souligne qu’elles sont restées inchangées en mars par rapport au mois précédent.

«La hausse de la demande européenne pour ce grade étant compensée par une baisse des cargaisons à destination de l’Asie-Pacifique», explique la même source.  Les chargements de mélange saharien étaient de 389 000 le mois dernier, contre 390 000 b/j en février, selon ces mêmes données.

Ceci, alors que les exportations ont atteint, en 2021, une moyenne de 375 000 b/j. «Des conditions météorologiques défavorables peuvent avoir entraîné des retards dans le calendrier de chargement de mars. Les ports d’Arzew – où sont chargées la plupart des cargaisons du mélange saharien – et de Béjaïa ont fermé pendant quelques jours le mois dernier en raison du mauvais temps», explique-t-on.

Les ventes à destination du nord-ouest de l’Europe et de la Méditerranée ont augmenté de près de 5% sur le mois pour atteindre 304 000 b/j en mars dernier. «L’augmentation de la demande européenne a coïncidé avec une pénurie de qualités douces légères concurrentes.

La plupart des cargaisons de Siberian Light russes chargées en pars ont été annulées ou retardées, et les cargaisons Azeri light chargées de Supsa en mer Noire dans la seconde moitié du mois ont été annulées également en raison de problèmes de sécurité liés au conflit en Ukraine» indique Argus en précisant que l’appétit pour le Sahara Blend s’est maintenu malgré le relèvement de son prix par Sonatrach en mars dernier de 3,05 dollars/bl.

«L’augmentation des expéditions vers le nord-ouest de l’Europe et la Méditerranée a été marquée par un bond de 117% des chargements vers le Royaume-Uni à 105 000 b/j. Les ventes vers l’Espagne ont augmenté de 29% sur le mois pour atteindre 95 000 b/j, tandis que les expéditions vers l’Italie ont bondi de près de 108% à 70 000 b/j.

Ceci, alors que les chargements vers la France ont chuté, pour le deuxième mois consécutif, de près de 45% à 34 000 b/j. Le Portugal et les Pays-Bas n’ont pas acheté de Sahara Blend en mars», précisent les mêmes données. Les exportations vers l’Asie-Pacifique ont affiché une baisse de 14% à 85 000 b/j.

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