Lutte contre l’inflation : Des mécanismes à la recherche d’efficacité

17/10/2023 mis à jour: 05:28
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Siège du ministère des Finances - Photo : B. Souhil

La lutte contre l’inflation fait partie des priorités du projet de loi de finances 2024, objet de la réunion des ministres hier. Le président Tebboune a ordonné à cette occasion de «préserver le pouvoir d’achat des citoyens, dans le contexte de la hausse des prix sur les marchés internationaux».

Les derniers mois, les orientations portant sur la nécessité de protéger le pouvoir d’achat des Algériens se multiplient au même titre que les engagements pour juguler l’inflation.

Prise en charge dans le cadre de la loi de finances rectificative de l’année 2023 à travers certaines mesures notamment la réduction des droits de douane de 30% à 5% sur l’importation des viandes bovines et ovines fraîches, réfrigérées et emballées sous vide, ainsi que le bétail vivant importé, la lutte contre l’inflation fait également partie des priorités du projet de loi de finances 2024, objet de la réunion des ministres hier.

Il s’agit pour le gouvernement d’assurer l’abondance des matières premières, la régulation et la subvention des prix. Mais également de maîtriser le réseau de distribution des produits de large consommation.

Ce sont autant de préoccupations qui reviennent régulièrement et pour lesquelles des mesures sont à chaque fois adoptées sans pour autant qu’elles ne soient efficaces sur le terrain. La reprise de l’inflation en août dernier après trois mois de baisse illustre l’échec de ces mesures et dévoile ainsi l’absence de suivi sur le terrain des dispositifs de lutte contre l’inflation. Mais surtout le manque d’efficacité.

D’où l’insistance du chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, lors de la dernière réunion du Conseil des ministres. «Le projet de loi doit préserver le pouvoir d’achat des citoyens, dans le contexte de la hausse des prix sur les marchés internationaux suite à l’élargissement du cercle d’instabilité au niveau mondial», selon le communiqué rendu public à l’issue de ce conseil. Il reste à attendre quelle sera la portée des dispositions prévues. Une question qui s’impose connaissant l’ampleur observée par le phénomène depuis plusieurs années.

Si entre 2011 et 2019, le taux tournait autour de 4,7% pour atteindre 2,4 % en 2020 et repartir vers le haut en 2021 pour se situer à 7,2% en puis à 9,3% en 2022 selon le Fonds monétaire international (FMI), il est prévu fin 2023 un taux oscillant entre 7% et 8% dans la déclaration de politique générale. Le FMI, pour sa part, s’attend à 9% contre 6,8% en 2024.

Un chiffre beaucoup plus proche de la réalité si on se réfère aux niveaux enregistrés tout au long des huit premiers mois de l’année et des hausses des prix observées ces dernières semaines.

Mais cette tendance n’est pas nouvelle. La note de l’Office national des statistiques (ONS) le montre clairement. Dans toutes les catégories des produits, les prix ont fortement augmenté entre 2001 et 2023. Des augmentations allant de 140% à 1200%.

Les exemples sont nombreux à commencer par les légumes, les fruits, les viandes blanches et rouges, ainsi que les poissons alors que parallèlement les salaires ont peu évolué et les inégalités sont toujours de mise.

Et ce, en dépit des mesures mises en œuvre notamment pour réduire la pression fiscale sur les bas salaires. C’est dire l’ampleur du travail qui reste à faire pour freiner la spirale inflationniste. Dans ce cadre, la lutte contre l’inflation s’impose particulièrement dans la distribution des produits frais.

Sinon comment expliquer le fait que certaines filières agricoles enregistrent des performances comme c’est le cas pour les produits maraîchers et que les prix restent loin d’être à la portée des petites bourses ? Ils ne font que s’accroître paradoxalement.

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