Le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, et le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, ont discuté des moyens d’approfondir la coopération économique et énergétique entre les deux pays, dans l’intérêt des Américains et des Algériens.
Quel avenir pour les relations algéro-américaines ? Cette interrogation a été posée, à juste titre d’ailleurs, par de nombreux observateurs dès l’annonce, en novembre dernier, du retour de Donald Trump aux commandes aux Etats-Unis (USA). Nombre d’analystes ont pronostiqué un changement de la politique de Washington à l’égard d’Alger, surtout suite à la nomination du sénateur Marco Rubio à la tête de la diplomatie américaine.
Cette analyse démarre du fait que ce dernier voulait, en septembre 2022, imposer des sanctions à l’Algérie en raison de ses achats d’armes russes.
Mais pas seulement, pour les mêmes analystes, le président américain, Donald Trump, lui-même, n’avait pas caché son alignement sur les thèses marocaines concernant le Sahara occidental et il avait même envisagé, avant l’expiration de son premier mandat, d’ouvrir une représentation diplomatique américaine dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc.
Ces pronostics s’avèrent, du moins pour l’instant, complètement faux. Installée à la Maison-Blanche, le 20 janvier dernier, l’administration Trump montre son intention de travailler en étroite collaboration avec l’Algérie, notamment sur les principaux dossiers internationaux, à leur tête la paix au Proche-Orient et la situation inquiétante au Sahel.
Instabilité au Sahel
Le premier contact entre les diplomaties des deux pays confirme cette orientation. Dans un compte rendu du tout récent échange téléphonique entre le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, et le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, le Département d’Etat américain évoque «le partenariat solide entre les deux pays». «Le secrétaire d’Etat Marco Rubio s’est entretenu aujourd’hui (le 29 janvier dernier, ndlr) avec le ministre algérien des Affaires étrangères Ahmed Attaf.
Le secrétaire d’Etat et le ministre des Affaires étrangères ont discuté du partenariat solide entre les Etats-Unis et l’Algérie pour faire avancer la paix et la sécurité régionales et mondiales sous la direction du président Tebboune», lit-on dans le communiqué du Département d’Etat. Selon la même source, les deux hommes «ont discuté de la mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu à Ghaza, de la libération des otages et du rôle de premier plan joué par l’Algérie dans la fourniture d’une aide humanitaire à Ghaza».
Le secrétaire d’État et le ministre des Affaires étrangères ont discuté des «moyens d’approfondir la coopération économique et énergétique entre les deux pays, dans l’intérêt des Américains et des Algériens. Ils ont également discuté des efforts déployés pour lutter contre l’instabilité au Sahel». L’échange entre les deux chefs de diplomatie augure, selon toute vraisemblance, de lendemain meilleure pour les relations entre Alger et Washington.
Première visite Alger du représentant de l’OTAN
Le rôle de l’Algérie et sa maîtrise du dossier du Sahel font d’elle un partenaire de choix pour les USA et ses partenaires. C’est ce que témoigne, en tout cas, la visite, les 28 et 29 janvier dernier, à Alger, du représentant spécial du secrétaire général de l’OTAN pour le voisinage méridional, Javier Colomina.
A l’occasion de sa première visite en Algérie en tant que représentant spécial, le représentant de l’OTAN s’est entretenu avec le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, et le ministre délégué auprès du ministre de la Défense, Saïd Chanegriha. «Outre les échanges de vues qu’ils ont eus sur les enjeux de sécurité dans la région, les interlocuteurs ont également évoqué le renforcement de la collaboration, notamment dans le domaine de la lutte contre le terrorisme», lit-on dans un communiqué publié sur le site de l’OTAN.
Selon la même source, Javier Colomina «s’est félicité de l’intensification du dialogue politique entre l’OTAN et l’Algérie». «Il a souligné qu’il était important de développer la coopération pratique en tenant compte des priorités de l’Algérie, et notamment de la nécessité de faire face à toute une série de défis de sécurité communs en Afrique du Nord et au Sahel», ajoute la même source.
Coopération avec l’AFRICOM
La volonté américaine de renforcer sa coopération dans les domaines de sécurité régionale est manifestée également avec la visite, le 22 janvier dernier, du général Michael Langley, commandant du Commandement américain pour l’Afrique (Africom). A l’occasion de cette visite, la troisième du genre en Algérie, le militaire américain a signé, en présence de Saïd Chanegriha, un protocole d’accord de coopération militaire entre les deux pays.
«La visite et la signature du protocole d’entente entre les États-Unis et l’Algérie illustrent la vision commune de nos deux pays de renforcer la paix et la stabilité régionales et internationales par le biais d’un dialogue stratégique», note un communiqué de ce commandement. Ces événements et ces déclarations laissent penser que le bouleversement craint des relations algéro-américaines sous la présidence de Donald Trump est à écarter…