Lutte contre la spéculation durant le Ramadhan : Les associations de consommateurs mobilisées

16/03/2023 mis à jour: 06:19
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Les associations de consommateurs jouent un rôle de plus en plus important dans la défense de leurs droits. Elles sont d’ailleurs reconnues d’utilité publique. Elles se situent entre les trois acteurs du marché, que sont les consommateurs individuels, qu’elles défendent et représentent, les professionnels (opérateurs économiques) et les pouvoirs publics. Elles sont la «voix» des consommateurs qui n'ont pas les moyens de s'exprimer directement.

A quelques jours du mois de Ramadhan, Kamel Rezig, ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, a cru bon de les réunir pour les impliquer davantage dans les préparatifs mais aussi pour dénoncer les pratiques commerciales illicites. Le but est de conjuguer les efforts et mettre la main dans la main pour contribuer à la régulation des prix et à la lutte contre la spéculation.

Les responsables de ces associations ont estimé, au terme de leur réunion, que l’implication des associations de protection du consommateur doit renforcer le contrôle sur les marchés et leur organisation. L’Association de protection du consommateur et de son environnement (Apoce), Mustapha Zebdi, estime par exemple que l’association accompagnera les autorités publiques, l’objectif étant d’assurer «la disponibilité des produits à des prix concurrentiels sur les marchés de proximité». Il s’appuie sur les expériences des années précédentes et ses observations pour dire que les associations doivent marquer leur présence davantage.

L'Apoce participera également au dispositif d’alerte pour palier tout dysfonctionnement. Les associations sont dans ce cadre de véritables partenaires des pouvoirs publics, car elles sont en contact permanent avec la population mais aussi présentes dans les marchés en tant qu’observateurs et qui complètent leurs actions et leurs décisions. 

Dans ce contexte, il faut signaler les dépassements et exhorter les citoyens à faire preuve de civisme pour lutter contre la spéculation et garantir ainsi la stabilité du marché. Mahfoud Harzeli, président de l’Union nationale de protection du consommateur, abonde dans le même sens. Il a indiqué que sa rencontre avec le ministre «a permis de rassurer quant à la disponibilité des produits de large consommation sur les marchés, notamment après la multiplication de la production au niveau des usines», ajoutant que l’Union a présenté plusieurs propositions pour augmenter l’offre de certains produits qui enregistrent une baisse sur le marché. 

Le directeur général du contrôle économique et de la répression des fraudes au ministère du Commerce, Ahmed Mokrani, a déclaré à l’issue de cette rencontre que des instructions ont été données pour prendre en charge «rapidement» les plaintes soulevées en annonçant la mise en place d’une feuille de route pour activer l’action associative. Pour garantir la disponibilité des produits, il a précisé que 85% des daïras ont connu l’ouverture de marchés de proximité, dont le nombre a atteint pour le moment 465 et sera «revu à la hausse dans les prochains jours». 

Les mesures prises par le ministère permettront «aux commerçants la vente au rabais et la vente promotionnelle sans obtenir une autorisation et ce exceptionnellement à l’occasion du mois d Ramadhan». Le contrôle sera assuré par plus de 9000 agents 7 j/7 et même la nuit. Par ailleurs, Le ministère a enjoint aux propriétaires des entrepôts et des chambres froides, au nombre de 14 000, «de déstocker les produits alimentaires et agricoles sous peine de poursuites judiciaires». A ce titre, le prix de l’oignon va baisser après le déstockage de grandes quantités dans le marché et l’entrée de la nouvelle récolte. 

Un produit qui a connu une flambée des prix atteignant jusqu’à 180 DA le kilo ! 

Hacène Menouar,  président de l’association El Aman, a toujours milité pour impliquer les associations des consommateurs qui, selon lui, «peuvent apporter leur expérience dans la surveillance du marché», mais aussi «formuler des recommandations et proposer des alternatives». 

Dans ce contexte, il a été de tout temps favorable à une «carte agricole par région» pour savoir quoi produire, quelle quantité et à quel moment. Selon ses propos exprimés dans un entretien qu’il avait accordé à El Watan, «l’absence d’organisation des filières agricoles facilite la spéculation».

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