Lutte contre la migration clandestine : L’Europe veut un partenariat avec des pays du Maghreb

01/10/2023 mis à jour: 00:41
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Photo : D. R.

Les dirigeants des pays méditerranéens de l’Union européenne (Med9) souhaitent généraliser le modèle conclu avec le Tunisie à tous les pays d’Afrique du Nord, par lutter contre les flux migratoires.

C’est l’un des points évoqués lors de leur réunion, tenue vendredi dernier à Malte, en présence des 9 Présidents et chefs de gouvernement des Etats concernés, en l’occurrence la Croatie, Chypre, l’Espagne, la France, la Grèce, l’Italie, Malte, le Portugal et la Slovénie. Appelant à une réponse «unie» et «structurelle» à la crise migratoire, les Européens se tournent aussi vers les pays du sud de la Méditerranée par où transitent les migrants venant de l’Afrique subsaharienne.

«Nous réitérons la nécessité d’un accroissement significatif des efforts de l’UE auprès des pays d’origine ou de transit des migrants», ont affirmé les dirigeants du Med9 dans leur déclaration finale. Intervenant à la même occasion, le Premier ministre maltais, Robert Abela, cité par plusieurs médias étrangers, soutient : «La question doit in fine être traitée à la racine, avec des partenariats solides et globaux avec tous nos partenaires du sud de la Méditerranée.»

Le responsable maltais fait référence au modèle conclu avec la Tunisie sous l’impulsion de l’Italie et de la France, malgré les craintes des défenseurs des droits humains quant aux pratiques visant les candidats à la migration clandestine. Pour appuyer la nécessité d’une «solution structurelle», la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, met en garde contre les «tergiversations». «Faute de solutions structurelles, tout le monde sera emporté par ce problème», lance-t-elle.

«La situation exceptionnelle appelle très clairement à une réponse européenne unie et nous conduit tous à faire preuve de solidarité avec l’Italie», estime, pour sa part, le président français, Emmanuel Macron, confirmant son entente inattendue avec Giorgia Meloni. Pays qui reçoit le plus de migrants, l’Italie veut même imposer aux ONG secourant les migrants en Méditerranée de les faire débarquer dans les pays dont les bateaux battent pavillon.

Cette exigence vise plus particulièrement l’Allemagne qui a décidé de financer des ONG activant dans ce domaine. Entre juin et août derniers, au moins 990 personnes ont fait naufrage en Méditerranée. Selon les derniers chiffres communiqués par l’Unicef, quelque 11 600 mineurs non accompagnés ont tenté de se rendre en Italie entre janvier et mi-septembre à bord d’embarcations de fortune, soit 60% de plus que sur la même période de 2022.

La petite île du sud de l’Italie, Lampedusa, connaît un afflux massif de migrants, avec un nombre d’arrivées ayant atteint son maximum en septembre, avec 4 800 personnes arrivées en une seule journée, tandis que près de 130 000 migrants irréguliers ont rallié les côtes italiennes depuis le début de l’année. Selon l’agence onusienne chargée de l’enfance (Unicef), les enfants qui entreprennent seuls ces traversées périlleuses embarquent souvent dans des canots pneumatiques surchargés ou des embarcations de fortune.

«L’absence de capacités de recherche et de sauvetage coordonnées et adéquates à l’échelle régionale et de coopération en mer, au moment du débarquement, aggrave les dangers auxquels ces enfants se confrontés lors de la traversée», explique l’Unicef, précisant que la guerre, les conflits, la violence et la pauvreté sont les principales causes qui poussent les enfants à quitter seuls leur pays d’origine. 

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