L’ONU condamne les assassinats de journalistes

04/02/2024 mis à jour: 04:58
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Photo : D. R.

Dans une déclaration conjointe rendue publique jeudi, les experts de l’Onu affirment que la guerre menée par Israël contre Ghaza est devenue «le conflit le plus meurtrier et le plus dangereux de l’histoire récente pour les journalistes».

«Nous sommes alarmés par le nombre extraordinairement élevé de journalistes et de professionnels des médias qui ont été tués, attaqués, blessés et détenus dans le Territoire palestinien occupé, en particulier à Ghaza, au cours des derniers mois, au mépris flagrant du droit international.»

Signée par Lerene Khan, rapporteur spécial sur la protection et la promotion de la liberté d’opinion et d’expression ; Francesca Albanese, rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme dans le Territoire palestinien occupé depuis 1967 ; Mary Lawlor, rapporteur spécial sur la situation des défenseurs des droits de l’homme ; Morris Tidball-Binz, rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, et Ben Saul, rapporteur spécial sur la promotion et la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans la lutte contre le terrorisme, la déclaration fait état d’une condamnation de «tous les meurtres, menaces et attaques contre des journalistes» et appelle «toutes les parties au conflit à les protéger».

Les experts onusiens ont affirmé en outre avoir été destinataires «d’informations inquiétantes selon lesquelles, bien qu’ils soient clairement identifiables grâce à leurs vestes et casques marqués ‘‘press’’ ou voyageant dans des véhicules de presse bien identifiés, des journalistes ont été attaqués, ce qui semble indiquer que les meurtres, les blessures et la détention sont une stratégie délibérée des forces israéliennes pour entraver les médias et faire taire les reportages critiques».

A ce titre, ils ont affirmé que «les journalistes ont droit à la protection en tant que civils en vertu du droit international humanitaire», avant de mettre en garde contre «les attaques ciblées et les assassinats de journalistes» qui, selon eux, «constituent des crimes de guerre».

Ils ont par ailleurs exprimé leur «vive inquiétude» face au refus d’Israël de laisser les médias extérieurs à Ghaza entrer et faire des reportages à moins qu’ils ne soient intégrés aux forces israéliennes.

Les attaques contre les médias à Ghaza et les restrictions imposées à d’autres journalistes d’accéder à Ghaza, combinées aux graves perturbations d’internet constituent des obstacles majeurs au droit à l’information de la population de Ghaza ainsi que du monde extérieur.

Devant cette situation, les experts onusiens ont exhorté «les autorités israéliennes à autoriser les journalistes à entrer à Ghaza et à protéger la sécurité de tous les journalistes dans le Territoire palestinien occupé», ainsi que «les parties au conflit à permettre et à garantir des enquêtes rapides, indépendantes et impartiales sur chaque meurtre de journalistes, conformément aux normes internationales».

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