Selon l’Organisation internationale du travail (OIT), «il est nécessaire d’investir dans des systèmes nationaux de protection sociale» pour faire face aux crises. «Ces pensions de vieillesse de base dans les pays en développement réduiraient la part de la population qui vit au-dessous du seuil de pauvreté.»
Des déficits importants demeurent en matière de politiques de protection sociale dans les pays en développement, notamment dans les pays à faible revenu, en particulier au niveau des pensions de vieillesse. Seulement 38,6% des personnes âgées dans les pays à revenu intermédiaire et 23,2% dans les pays à faible revenu touchent une pension de vieillesse. Il est nécessaire d’investir dans des systèmes nationaux de protection sociale, basés sur un financement équitable et durable alimenté par l’impôt et par des contributions sociales et complété par un soutien international là où le besoin existe.
Cela apportera des avantages au niveau économique, social et en matière d’emplois.» Telle est la conclusion de l’Organisation internationale du travail (OIT) dans sa 11e édition, parue fin mai sur son site web. Dans une analyse pointue sur l’impact de la crise sur la création d’emplois dans le monde, l’OIT affirme sans ambages : «La fracture de l’emploi dans le monde, sans action sur l’emploi et la protection sociale, les pays à faible revenu seront encore davantage laissés pour compte.»
Car, selon cette étude, même si «le taux de chômage dans le monde devrait baisser en 2023 au-dessous de son niveau durant la pandémie», ce qui reflète plutôt, selon elle, une résilience plus forte que prévu dans les pays à revenu élevé qu’une reprise généralisée, il n’en est pas de même dans les économies en développement. «L’existence de toute une série de crises et de risques à travers le monde, note cette organisation, retarde la reprise du marché du travail, notamment dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire.» Selon les estimations de l’OIT, «des déficits importants demeurent en matière de politiques de protection sociale».
Que faire ? «Les nouvelles estimations de l’OIT viennent confirmer que le fait de bâtir un socle de protection sociale, par exemple par l’extension des pensions de vieillesse de base dans les pays en développement, permettrait d’augmenter le PIB par habitant de 14,8% dans les dix ans qui suivent dans les pays à faible revenu et dans les pays à revenu intermédiaire inférieur.
Ces pensions de vieillesse de base dans les pays en développement réduiraient également la part de la population qui vit au-dessous du seuil de pauvreté de 2,15 dollars des Etats-Unis (PPA) de 6 points de pourcentage et d’augmenter la part du revenu de la tranche de 40% la plus basse de la répartition des revenus de 2,5 points de pourcentage.
De plus, les effets induits des pensions de base permettraient de réduire l’écart entre les genres en matière de revenu du travail de 3,6 points de pourcentage, ce qui équivaut à l’ensemble des progrès réalisés durant les 15 dernières années.
Telles sont les recommandations de l’OIT en vue de combler les déficits recensés en matière de protection sociale dans les pays en développement. «Les moyens financiers nécessaires pour étendre les pensions de vieillesse de base sont importants mais ne sont pas insurmontables.
Pour les pays en développement, le coût annuel permettant de verser des pensions de vieillesse de base au niveau des seuils de pauvreté équivaut à 1,6% du PIB (respectivement 2,3% et 1,5% du PIB des pays à faible revenu et des pays à revenu intermédiaire inférieur). Pour l’Afrique subsaharienne, le coût serait de 23,3 milliards de dollars, soit 1,4% du PIB et environ 12,5% de l’aide officielle globale annuelle au développement.»