Les habitants de Ghaza vivent une «catastrophe humanitaire monumentale», a dénoncé, hier, Antònio Guterres, secrétaire général de l’ONU.
Notre peuple fait face à une menace existentielle», a indiqué, hier au siège de l’ONU, le ministre des Affaires étrangères palestinien, assurant malgré tout que le «peuple palestinien est là pour rester».
En pleine tractation pour une trêve durable à Ghaza, Riyad Al Maliki a nuancé le débat autour de la déferlante de violence qui a frappé le peuple palestinien durant plus de 40 jours et qui a abouti à un cessez-le-feu fragile. «Ne vous y trompez pas. Avec toutes les discussions sur la destruction d’Israël, c’est la Palestine qui est visée par un plan pour sa destruction», a-t-il déclaré.
Plus tôt dans la journée, le mouvement Hamas a affirmé avoir relâché deux ressortissantes russes. Les deux femmes ont, en effet, été confiées au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dans la Bande de Ghaza pour être libérées, a-t-il annoncé dans un communiqué sur Telegram.
Entre-temps, les populations civiles à Ghaza continuent de subir les affres d’une catastrophe humanitaire que le monde n’a commencé à découvrir qu’avec l’arrêt des bombardements meurtriers ayant ciblé hôpitaux, écoles, lieux de culte et centres pour réfugiés placés sous la tutelle de l’UNRWA.
Les habitants de Ghaza vivent une «catastrophe humanitaire monumentale», a d’ailleurs dénoncé, hier, Antònio Guterres, secrétaire général de l’ONU. Malgré la «lueur d’espoir» apportée par la trêve entre Israël et le Hamas, les habitants de la Bande de Ghaza vivent «une catastrophe humanitaire monumentale, sous les yeux du monde», a-t-il ajouté, réclamant un «véritable cessez-le-feu humanitaire».
Et de marteler : «Nous ne devons pas détourner les yeux.» M. Guteres a, en outre, indiqué que «des négociations intenses ont lieu pour prolonger la trêve – ce dont nous nous félicitons sincèrement –, mais nous pensons que nous avons besoin d’un véritable cessez-le-feu humanitaire», a-t-il souligné, rappelant que 80% de la population de Ghaza a été déplacée depuis le début de la guerre.
Un constat effroyable qui fait unanimité, même parmi les opinions occidentales, désormais plus aptes à accepter une réalité contrastant avec le discours ambiant d’une entité historiquement «opprimée» et campant, tout le temps, un rôle victimaire. L’agression menée par l’occupant sioniste contre la Bande de Ghaza depuis le 7 octobre a, à l’évidence, mis à nu l’exécrable réalité du sionisme, une idéologie fondée sur la haine et l’exclusion de l’autre.
Cette agression a fini par faire tomber tous les masques, sous les yeux d’une opinion publique internationale dont une partie – occidentale particulièrement – voyait en l’entité sioniste un «havre de démocratie à la quête d’une paix régionale fantoche». Les mouvements de résistance palestiniens ont déconstruit cette fausse image longtemps portée par une propagande particulièrement agressive et bénéficiant de puissants leviers financiers et médiatiques.
Les images de prisonniers saluant des résistants palestiniens et discutant paisiblement avec eux lors des libérations, conformément à l’accord de trêve humanitaire, ont fait le tour du monde. Elles ont surtout prouvé une maîtrise parfaite des moyens de communication par une résistance armée qui semble maîtriser l’art de faire jouer l’émotion des opinions publiques – israéliennes en particulier – pour faire plier l’ennemi.
Ces marques presque d’affection et d’égard des otages envers leurs «hôtes» ont montré au monde entier que la résistance palestinienne mène un combat juste dans le respect des conventions internationales.
A l’opposé, du côté sioniste, les autorités génocidaires israéliennes, aveuglées par la rage et la haine, dénient aux familles des prisonniers palestiniens des Territoires occupés jusqu’au droit de fêter, dans leurs propres demeures, le retour de leurs proches, séquestrés durant de longues années et arbitrairement par l’occupant. Et cela sans occulter les déclarations des prisonniers palestiniens racontant l’atrocité des traitements subis dans les geôles de l’ennemi.
L’agression sauvage menée par Israël contre la population de Ghaza depuis le 7 octobre est lâche, immorale et abjecte. Elle a cumulé en quelques semaines tout ce qui est désavoué par les institutions internationales : crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide, battant des records de cruauté. L’armée d’occupation israélienne a perpétré un génocide pour assouvir des pulsions de cruauté.
Les Palestiniens demandent une aide internationale
Les autorités de Ghaza ont appelé, hier, la communauté internationale à apporter son aide pour retrouver des milliers de corps de martyrs sous les décombres à la suite de l'agression sioniste contre l'enclave palestinienne. Ismail Al Thawabta, le responsable des médias à Ghaza, a déclaré : «Les équipes de la défense civile continuent d'extraire des dizaines de martyrs des décombres.»
Il a ajouté : «Environ 6500 personnes sont portées disparues sous les décombres ou leur sort est encore inconnu, dont plus de 4700 enfants et femmes», notant que le dispositif de la Protection civile dans la Bande de Ghaza «souffre d'une grave pénurie d'équipements». Al Thawabta a appelé la communauté internationale à «intervenir pour faire venir des équipements lourds et des équipes spécialisées afin de faire sortir les personnes disparues de dessous les décombres».
Le 7 octobre, l'entité sioniste a lancé une agression dévastatrice contre l'enclave palestinienne, entraînant une destruction massive des infrastructures et des dizaines de milliers de martyrs, pour la plupart des enfants et des femmes, en plus d'une catastrophe humanitaire sans précédent, selon des sources officielles palestiniennes et onusiennes. Une trêve temporaire de quatre jours a débuté le 24 novembre. Elle a été prolongée de deux jours supplémentaires. R. N.