Les prix des hydrocarbures au plus haut : La panique s’empare des marchés mondiaux

03/03/2022 mis à jour: 03:55
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Photo : D. R.

La Russie, qui est le deuxième plus grand exportateur de pétrole brut au monde, représente plus de 40% des importations annuelles de gaz naturel de l’Union européenne.

Les cours du pétrole atteignaient, hier, leur plus haut niveau depuis plus d’une décennie, tandis que le gaz naturel a enregistré un record historique, propulsé par la guerre en Ukraine qui alimente les craintes pour l’approvisionnement en énergie. Les prix du baril ont encore poursuivi leur trajectoire haussière : le WTI américain montait vers 13h15 GMT jusqu’à 112,51 dollars, un record depuis 2013, tandis que le Brent de la mer du Nord atteignait 113,94 dollars, au plus haut depuis 2014.

La guerre entre l’Ukraine et la Russie a conduit l’Union européenne et les Etats-Unis à imposer de fortes sanctions à Moscou, alimentant les craintes de voir les exportations russes d’énergie interrompues. Alors que les forces russes poursuivaient leur offensive sur plusieurs villes de l’Ukraine.

La Russie, qui est le deuxième plus grand exportateur de pétrole brut au monde, représente plus de 40% des importations annuelles de gaz naturel de l’Union européenne. En guise de représailles, l’Union européenne (UE) vient d’annoncer qu’elle a débranché sept banques russes du système financier international Swift, mais a pris soin, tout de même, d’épargner deux gros établissements financiers très liés au secteur des hydrocarbures, en raison de la forte dépendance de plusieurs Etats européens au gaz russe.

L’exclusion de Swift vise VTB, la deuxième plus grosse banque de Russie, ainsi que Bank Otkritie, Novikombank (financements de l’industrie), Promsvyazbank, Rossiya Bank, Sovcombank et VEB (banque de développement du régime, selon l’AFP. La mesure devra être effective à partir du 12 mars.

Ces établissements bancaires, choisis en «étroite coopération» avec Londres et Washington, «sont les premiers concernés par le financement de l’effort de guerre» de Moscou en Ukraine, a affirmé un responsable européen, notant qu’environ un quart du volume du système bancaire russe est visé par la mesure. Dans le même temps, la hantise de l’UE sur le manque d’approvisionnement en pétrole et surtout en gaz est totale, tant qu’elle ne trouve pas encore d’alternatives à l’énergie russe.

«La guerre en Ukraine entraîne une forte réduction des exportations énergétiques de la Russie, même si celles-ci sont exemptées de sanctions» pour le moment, poursuit l’analyste. «Les transporteurs s’abstiennent de prendre des cargaisons d’énergie russe par crainte d’éventuelles sanctions et des risques qu’ils encourent quant à leur réputation.» «Le risque est désormais que l’Occident subisse une pression croissante pour sanctionner les exportations russes de pétrole et de gaz», selon l’AFP qui cite Neil Wilson, analyste chez Markets.com.

Le conflit russo-ukrainien intervient au moment où les prix du brut étaient déjà en train de grimper en raison, notamment, de la reprise de la demande dans le monde provoquée par la levée, dans de nombreux pays, des restrictions sanitaires imposées pour lutter contre la pandémie de coronavirus.

Et pour tenter de freiner la hausse des cours du brut, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a annoncé mardi que ses pays membres allaient libérer 60 millions de barils de pétrole tirés de leurs réserves d’urgence pour stabiliser le marché, dont 30 millions, a précisé le président américain, Joe Biden, seront débloqués par les Etats-Unis. «Il semble qu’il soit de plus en plus difficile d’exporter des matières premières depuis la Russie», explique-t-il.

Le géant danois du transport maritime Maersk a annoncé mardi la suspension des nouvelles commandes depuis et à destination des ports russes, hors denrées alimentaires, médicales et humanitaires, du fait des sanctions internationales. «Si d’autres compagnies maritimes suivent cet exemple, il deviendra sans doute de plus en plus difficile d’exporter des matériaux depuis la Russie», poursuit l’analyste.

Les treize membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs dix alliés, dont la Russie, ont convenu «d’ajuster à la hausse leur niveau total de production de 400 000 barils par jour pour le mois d’avril», a annoncé l’OPEP+ dans un communiqué hier. 

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