Les partis politiques saisissent l’opportunité offerte par l’élection présidentielle du 7 septembre pour battre le rappel de leurs troupes et tenter de gagner en visibilité sur la scène politique nationale.
Les partis politiques accentuent leur présence sur le terrain en prévision de la présidentielle du 7 septembre. Le dernier week-end a été marqué par une forte activité partisane, axée sur cette échéance électorale majeure qui interviendra dans quatre mois.
La majorité des formations semblent vouloir saisir cette opportunité électorale pour battre le rappel de leurs troupes et tenter de gagner davantage d’espaces sur la scène politique nationale, après une longue période de léthargie due notamment à la pandémie de Covid-19. Il s’agit donc de donner plus de visibilité à leur action politique et de vulgariser leurs programmes électoraux auprès de leurs bases militantes avant de les soumettre au jugement du peuple.
On peut distinguer de grandes tendances à l’approche de cette présidentielle. La première est constituée de ceux qui se portent candidats, à l’image de l’Union pour le changement et le progrès (UCP) de Zoubida Assoul, de l’Alliance nationale républicaine (ANR) de Belkacem Sahli ou encore du Rassemblement algérien (RA) de Tarek Zeghdoud.
La seconde est celle des partis qui ne comptent pas présenter de candidats en interne, préférant plutôt le jeu de coalition. Les uns comme les autres investissent le terrain pour défendre leurs positions.
«Participer massivement»
C’est le cas du secrétaire général de l’ANR, Belkacem Sahli, candidat à la présidentielle au nom d’une coalition de partis, qui a appelé, hier, «à aller voter et à participer massivement à cette élection». S’exprimant sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio algérienne, M. Sahli dit croire fortement en ses choix de présider aux destinées de l’Algérie en étant convaincu que le choix des électeurs va porter sur le programme et non pas les personnes.
M. Sahli s’engage à ouvrir un dialogue national avec tous les Algériens, particulièrement avec ceux qui ne partagent ses positions et ses points de vue, pour mener les réformes nécessaires pour le pays. «Je suis connu pour mes positions politiques. Je suis loin d’être populiste. Je porte un discours de vérité, un discours de responsabilité.
Nous ne sommes pas des aventuriers. Nous sommes des hommes d’Etat, nous sommes des gens responsables, nous connaissons nos limites. Mais nous disons tout haut ce que les autres pensent tout bas», a-t-il affirmé, en précisant dans ce sillage que l’ANR cherche à «relancer le courant démocratique et républicain qui est absent ces dernières années et qui a laissé la place au courant islamo-conservateur».
Pour sa part, le Front de libération nationale (FLN) confirme sa participation au scrutin du 7 septembre. Son secrétaire général, Abdelkrim Benmbarek, a assuré depuis Tamanrasset que «le FLN participera, en front uni, à la prochaine élection présidentielle».
L’ex-parti unique voit la prochaine présidentielle comme «une échéance importante qui s’inscrit dans le cadre d’une vision prospective du pays et constitue un nouveau portail qui permettra au peuple d’amorcer une nouvelle étape basée sur les véritables fondements de l’Etat».
Appelant les différentes obédiences politiques à «participer massivement pour faire échec aux différents complots ourdis contre l’Algérie», le FLN a réitéré son soutien «au programme et aux réalisations du président de la République». M. Benmbarek estime qu’il ne s’agit pas d’un soutien conjoncturel ou de complaisance mais d’«une position sincère que l’on revendique haut et fort».
Il a salué au passage «les succès» de la diplomatie algérienne qui «s’est imposée et a marqué sa présence», notamment à travers son soutien constant aux causes justes et au droit des peuples à l’autodétermination.
«Valoriser les acquis»
Le Front El Moustakbal a appelé de son côté à «élever l’action politique à la hauteur de la dynamique que connaît l’Algérie à tous les niveaux». Depuis Annaba où il a animé un meeting samedi, Fateh Boutbig, secrétaire général du parti, a mis l’accent sur «la dynamique que connaît l’Algérie».
Une dynamique qui vise, selon lui, «à raffermir sa place économique et sécuriser sa souveraineté ainsi qu’à renforcer le front social et en consolider les acquis». M. Boutbig, qui laisse planer le doute sur sa candidature à la présidentielle, invite «la classe politique à s’impliquer dans cette dynamique par la diffusion de la conscience sociale et la formation d’une génération imbibée d’une forte volonté de préserver et de valoriser les acquis réalisés».
Pour M. Boutbig, qui assure que son parti aspire à accéder au pouvoir, «l’Algérie a concrétisé beaucoup de réalisations et a opéré plusieurs réformes qui doivent être valorisées par l’adhésion aux efforts qui consolident la mobilisation populaire en faveur de la sécurité et la stabilité du pays».
Depuis El Oued, le Rassemblement national démocratique (RND) a salué la portée de «la stratégie de l’Etat relative au développement des activités agricoles dans le sud du pays».
Selon cette formation dirigée par Mustapha Yahi, qui favorise l’option d’une coalition pour porter un candidat plutôt qu’une candidature interne, «la stratégie agricole tracée, entamée dans les régions du sud du pays, est appelée à réaliser, à la faveur des potentialités humaines et matérielles mobilisées à cet effet, l’autosuffisance alimentaire escompté».
Insistant sur l’importance de la prochaine présidentielle, M. Yahi a appelé «à renforcer la cohésion nationale entre les fils du pays et à éveiller la conscience sociétale à l’effet de faire face et mettre en échec toute campagne ennemie et tendancieuse».
Pour Abdelkader Bengrina, président du parti El Bina, qui entretient le suspense sur sa candidature pour le scrutin du 7 septembre, «la prochaine présidentielle est le symbole de la légitimité populaire des institutions et le garant de la stabilité institutionnelle».
Pour ce malheureux candidat à la présidentielle de 2019, cette échéance électorale «est devenue déterminante pour toutes les activités du Mouvement El Bina et d’un certain nombre de partenaires dans le domaine politique».
Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), dont le secrétariat national a tenu samedi sa réunion mensuelle, reste sur sa position de non-participation, estimant qu’«il n’est pas encore trop tard de faire du rendez-vous présidentiel un moment de sursaut patriotique».
Le parti El Karama a décidé, quant à lui, de soutenir un «candidat nationaliste». Lors d’une conférence de presse qu’il a animée hier, son secrétaire général, Mohamed Daoui, a affirmé que le débat organisé en interne a abouti à «la proposition de soutenir un candidat nationaliste compétent et capable de poursuivre le processus de réforme et de décollage économique».
Le nom du candidat à soutenir n’a pas été encore révélé. «Dans l’attente de l’annonce définitive des candidats à l’élection présidentielle, le nom du candidat consensuel qui bénéficiera du soutien du parti El Karama sera connu fin mai courant», a précisé M. Daoui, qui a mis l’accent sur la restructuration globale qu’a subie le parti l’année dernière.