Selon Karim Ouamane, la migration des additifs des emballages vers les aliments est un phénomène complexe, influencé par une multitude de facteurs. Pour illustrer ce propos, prenons l’exemple des sacs noirs souvent utilisés pour livrer le pain tout juste sorti du four en boulangerie. «Ces sacs peuvent poser un risque de migration des additifs vers le pain.
La chaleur du pain facilite le transfert des additifs du plastique, comme les plastifiants, surtout si les sacs ne sont pas conçus pour résister à la chaleur», explique-t-il. Un contact prolongé avec des sacs de moindre qualité, susceptibles de présenter des microfissures, accroît ce risque. «Le principal danger est que le pain absorbe des substances chimiques potentiellement nocives», précise-t-il. Ainsi, pour ce qui est des paramètres qui influencent la migration, le spécialiste cite :
La température : Elle joue un rôle clé dans ce processus. Par exemple, chauffer un aliment au micro-ondes dans son emballage augmente considérablement les chances de migration des additifs vers l’aliment. Ce phénomène est particulièrement préoccupant pour les plats préparés que nous réchauffons régulièrement.
Le type d’aliment : Les aliments gras, tels que le fromage ou la viande, absorbent les additifs comme une éponge. Cela accroît le risque de migration, transformant ces aliments en véritables aimants pour certains composés chimiques.
La durée de contact entre l’aliment et son emballage : Plus le contact est prolongé, plus les additifs ont de chances de migrer. Cela est particulièrement vrai pour les aliments conservés sur de longues périodes, tels que les conserves ou les produits sous vide.
Des défauts dans l’emballage : Des fissures ou autres défauts fournissent des chemins supplémentaires pour que les additifs se frayent un passage vers l’aliment. Un emballage de mauvaise qualité peut donc être une véritable passoire.
La concentration de l’additif dans l’emballage : Plus la concentration est élevée, plus la pression pour que les molécules traversent l’emballage augmente. C’est comme un barrage prêt à céder sous la pression de l’eau.
La structure moléculaire de l’additif : Les petites molécules ou celles solubles dans les graisses migrent plus facilement. C’est comme si elles avaient la clé pour passer à travers les barrières de l’emballage. Les interactions entre additifs : Parfois, ces interactions peuvent soit ralentir, soit accélérer leur passage vers l’aliment. Le processus de fabrication de l’emballage : Les conditions de fabrication, telles que la température et la pression, peuvent influencer la migration. Un emballage mal conçu peut être plus poreux, compromettant ainsi la sécurité de l’aliment.