Les lauréats du concours le Générique d’or annoncés lors d’une cérémonie à Alger : «Hdach Hdach» et «El Batha» distingués par neuf prix

01/06/2024 mis à jour: 20:09
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La ministre de la Culture et son homologue de la Communication remettant un prix aux lauréats

 El Batha et Hdach Hdach ont été consacrés meilleurs comédie et drama pour l’année 2024 en Algérie. Le jury du concours Le Générique d’or a également désigné Walid Bouchebah et Oussama Kobi comme meilleurs réalisateurs.

 

 

El Batha et Hdach Hdach ont été consacrés meilleurs comédie et drama pour l’année 2024 en Algérie. Le jury du concours le Générique d’or a également désigné Walid Bouchebah et Oussama Kobi comme meilleurs réalisateurs. Le concours, organisé par la productrice Samira Hadj Djilani et par la Ligue nationale des professionnels de l’audiovisuel, est de retour après six ans d’arrêt avec le slogan «Nouveau regard, nouvelle image». La première édition, dédiée à Chafia Boudraâ, a été organisée le 3 mai 2018.

La cérémonie de la deuxième édition, dédiée à la Palestine, s’est déroulée, dans la soirée du mercredi 29 mai à l’Opéra d’Alger Boualem Bessaïh, en présence, entre autres, de la ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji, du ministre de la Communication, Mohamed Laagab et du conseiller du président de la République chargé de l’éducation, de l’enseignement supérieur, de la formation professionnelle et de la culture, Mohamed Seghir Saadaoui. «Nous dédions cette édition à Ghaza pour exprimer notre solidarité avec le peuple palestinien qui lutte pour sa liberté et pour sa dignité. 

A travers l’art, nous pouvons porter la voix du droit et de la justice et exprimer notre soutien aux causes de l’humanité. Le Générique d’or est une plateforme prestigieuse pour récompenser les créateurs et saluer le travail fourni par les acteurs, les réalisateurs et les auteurs», a déclaré, en ouverture, Samira Hadj Djilani. Elle a souligné l’importance des festivals culturels dans la consolidation du soft power de l’Algérie sur le plan international. «L’art et la culture sont un langage mondial de tous les peuples. A travers les dramas, nous pouvons raconter au monde nos histoires», a-t-elle ajouté.
 

Porter «la voix des gens»

Soraya Mouloudji a, pour sa part, estimé que le prix du Générique d’or, «une récompense de poids», contribue à consacrer «une valeur esthétique importante en termes de compétition, d’évaluation et de la recherche continue de la qualité et du professionnalisme». «Il s’agit de promouvoir la créativité et la qualité artistique des œuvres télévisées», a-t-elle dit.

Elle a salué la présence d’artistes venus d’une dizaine de pays arabes pour participer à la cérémonie. «Depuis sa création, le drama arabe est resté lié aux causes déterminantes de la nation arabe. Il figurait parmi les fronts de résistance», a-t-elle dit. Mohamed Laagab a, de son côté, rappelé les positions constantes de l’Algérie sur la Palestine. «Cette édition du Générique d’or, consacrée à la production dramatique télévisée, est organisée dans un contexte marqué par la promulgation de la loi sur l’industrie cinématographique et du décret présidentiel relatif au statut de l’artiste», a déclaré le ministre de la Communication.

Il a salué l’effort fourni par les acteurs qui, selon lui, portent la voix des gens, suscitent l’émotion, expriment les préoccupations et les espoirs des spectateurs. Il a estimé que les acteurs sont aujourd’hui des «leaders d’opinion», qui influencent à travers les dramas et les sitcoms, diffusés par les télévisions.

Présidé par la metteure en scène et comédienne Hamida Ait El Hadj, le jury était composé de la scénariste syrienne Rym Hanna, des comédiens algériens Abdelbasset Benkhelifa et Nawel Messaoudi, du réalisateur tunisien Nasreddine Shili du réalisateur algérien Mohamed Foudil Hazourli. Le jury a recommandé aux réalisateurs de fournir «plus d’efforts dans la direction des acteurs en recourant aux coachs». «Il faut travailler pour améliorer la qualité des scénarios et des dialogues. 

Des scénarios doivent passer par des comités de lectures, existant dans le secteur de la culture, et ne pas se contenter des commissions des télévisions. Il est important de s’intéresser à la formation en matière d’écriture de scénarios et de donner la chance aux jeunes scénaristes et réalisateurs. Nous recommandons de s’ouvrir davantage sur les nouvelles techniques dans les productions de télévision et d’investir davantage pour améliorer la qualité technique et artistique de ces productions», a plaidé le jury.
 

Développer des projets en coproduction

Un appel a été lancé pour développer des projets en coproduction entre l’Algérie et les autres pays arabes «en vue d’un échange d’expériences et de fournir un contenu dramatique rassemblant plusieurs cultures». Les résultats ont été annoncés après la lecture de ces recommandations par Nawel Messaoudi. Dans la catégorie comédie, El Batha, diffusée durant le ramadan 2024 par Echourouk TV, a tout raflé. En plus du prix de la meilleure œuvre, Walid Bouchebah, qui a réalisé les deux saisons d’El Batha, en 2023 et en 2024, a décroché le prix de la meilleure réalisation. La série, qui a connu un record d’audience sur la plateforme Youtube, avec près de 100 millions de vues, a obtenu deux autres distinctions attribuées aux comédiens Nabil Asli, qui a joué le rôle de «l’As», et Yasmine Abdelmoumen, celui de «Rabia». 

Diffusé par Echourouk TV durant le ramadan également, Hdach Hdach (11 11),  a été consacré meilleur drama de 2024. Oussama Kobi, qui a réalisé les deux saisons de ce thriller psychologique, a obtenu le prix de la meilleure réalisation. Il était le seul nominé avec Yahia Mouzahem, réalisateur du feulleton El Berani. Hdache Hdache a décroché aussi trois autres distinctions : meilleur second rôle masculin pour Akram Djeghim, meilleure photo pour Amar Hammouche et meilleur montage pour Yacine Tebessi. Hadjla Khelladi a obtenu le prix du meilleur rôle secondaire pour le feuilleton Intikam ezzamane (la vengeance du temps), diffusé durant le ramadhan  par l’ENTV.
la tunisienne Rafika Boudjadi, meilleure scénariste El Rihane (le pari), feuilleton, diffusé durant le ramadan par Ennahar TV et réalisé par l’Egyptien Mahmoud Kamel, a décroché le prix du meilleur scénario, attribué à la tunisienne Rafika Boudjadi, d’après une histoire imaginée par Abdelkader Djeriou. Djamila Arras, distribuée dans le même feuilleton, a obtenu le prix du meilleur rôle dramatique féminin.

Pour le personnage d’Omar dans le feuilleton El Berani, Mustapha Laribi a décroché le prix du meilleur rôle dramatique masculin.El Rihane a obtenu le prix de la meilleure musique, composée par l’Egyptien Achraf Al Ziftaoui alors que Djamel Zourane a eu le prix du meilleur décor pour le feuilleton Doumou’e loulia (les larmes de la femmes), diffusé durant le ramadan par Samira TV. Le prix du meilleur son est revenu à Salah Hirèche pour le feuilleton Souika, diffusé par l’ENTV et réalisé par Mahdi Abdelhak. Sofiane Katni a, lui, décroché le prix du meilleur générique pour le feuilleton Hayat, réalisé par Bachir Sellami et diffusé par l’ENTV aussi durant le ramadan (un générique conçu sur une chanson de Yasmine Amari).

Le feuilleton syrien Wlad Badi’a, de Rasha Shurbatji, a été consacré meilleur drama arabe pour 2024 par le jury du Générique d’or. Une mention spéciale a été donnée pour le feuilleton Maliha de l’Egyptien Amr Arafa, racontant l’histoire dramatique d’une famille palestinienne forcée au déplacement.

La cérémonie du Générique d’or a été marquée aussi par un hommage au comédien égyptien Tarek Abdelaziz, décédé en novembre 2023. «L’Algérie avait une place particulière dans le cœur de mon père. Il me parlait souvent du caractère généreux et tenace de l’Algérien. 

En venant en Algérie, j’ai constaté que c’est beaucoup plus grand de ce qu’il m’avait raconté», a déclaré  Al Mouatassim Billah Tarek Abdelaziz, fils du défunt comédien. Un hommage a également été consacré à la comédienne, productrice et réalisatrice Rym Ghazali, décédée en mars 2021. 
Sa sœur, Selma Ghazali, a eu des mots émouvants, pour elle, sur scène.

Durant la soirée, une douzaine de stars du petit et grand écrans arabes ont été honorés pour l’ensemble de leur carrière, à l’image de la Saoudienne Maryam Al Ghamedi, de la Jordanienne Diana Rahmeh, du Syrien Abbas Al Nouri, de l’Irakienne Klodia Hanna, du Tunisien Nasreddine Sehili, des Libanais Nadine Al Rassi et Pierre Dagher, de l’Egyptien Ahmed Salama et des Algériens Djaffar Gacem et Yahia Mouzahem.  

Le critique de cinéma algérien, Abdelkrim Kadri, a, lui, obtenu le prix du mérite professionnel. Abdelkrim Kadri écrit des critiques de films pour plusieurs journaux arabes.
 

Fayçal Métaoui

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