Les élections du 9 mars prochain portant renouvellement partiel de la composante du Conseil de la nation ont réveillé, visiblement, les appétits. A l’approche de ce rendez-vous, les partis politiques concernés par le scrutin mènent une campagne «où tous les coups sont permis».
Ils usent de tous les moyens pour tenter d’arracher un siège à la Chambre haute du Parlement. «Des tractations», «des alliances contre nature», «des regroupements régionaux» et «des campagnes au corps-à-corps» sont au menu.
Le Front des forces socialistes (FFS) a d’ailleurs intensifié, ces derniers jours, le travail dans les coulisses et c’est dans ce sillage qu’il a rencontré mardi une délégation du Rassemblement national démocratique (RND) présidée par son secrétaire général, Mustapha Yahia, alors que la semaine écoulée, le premier secrétaire du FFS avait reçu les membres de la direction du Mouvement de la société pour la paix (MSP), à leur tête le président Abdelaali Cherif Hassani.
Selon un communiqué du FFS, «la rencontre qui a regroupé au siège national du FFS une délégation de la direction du RND et une représentation de la direction nationale du FFS intervient dans le cadre d'une série de rencontres et d'échanges avec la classe politique nationale et la société civile. Ce sont des opportunités qui ouvrent les voies de concertation et de tissage de passerelles, pour évoquer l'actualité nationale et internationale».
Aussi ces réunions ont permis, selon une source du parti, «de déceler les possibilités de partenariat» à l'occasion des prochaines échéances politiques et électorales, notamment les sénatoriales qui engagent les deux partis.
Notre source explique que le RND, le MSP et également le Front El Moustakbal n’ont pas de candidat au niveau de la capitale. «Nous sommes en train de travailler dans les coulisses. Notre candidat à une forte chance de passer et nous comptons sur ces formations politiques pour nous soutenir. Inversement, ces trois organisations s’appuient sur le FFS dans les autres wilayas», explique un cadre de ce parti.
«Moment décisif»
Sur le plan interne, la direction du FFS appelle les élus de la wilaya d’Alger à se mobiliser pour soutenir leur candidat, en l’occurrenceOumahamed Farid, chef de groupe du FFS de l’APW d’Alger. «Ce moment décisif représente une opportunité unique de renforcer notre représentation au sein du Sénat et d'œuvrer pour le développement de notre région. Notre candidat incarne les valeurs et les aspirations des citoyens de la capitale», lit-on dans une missive adressée aux élus.
En somme, au FFS et dès l’annonce de la date des sénatoriales, toutes les instances du parti se sont mises en branle pour présenter le maximum de candidatures. Se faisant, des primaires ont été organisées à Tizi Ouzou et Béjaïa. Le parti a retenu d’autres candidats à Boumerdès, Bouira, Sétif et Bordj Bou Arréridj, et la direction estime avoir des chances de réaliser des résultats significatifs.
De son côté, le Front El Moustakbal, fort de ses 3500 élus locaux qui le placent en troisième position à l’échelle nationale, est partant dans 35 wilayas. Il prendra part à cette échéance pour renforcer son rang et aller au-delà des 6 sièges qu’il détient pour le moment pour en atteindre 10 et pouvoir, de ce fait, constituer un groupe parlementaire.
Rappelons, toutefois, que l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) a rejeté le dossier de candidature du postulant du Front El Moustakbal à Alger. Il a été remplacé par un autre candidat dont le dossier a été également rejeté. Pour l’heure, les élus de cette formation sont en train de mener campagne au cas par cas et des tractations dans les wilayas.
Pour sa part, le mouvement El Binaa, qui sera présent dans 40 wilayas, a déjà organisé des regroupements et opte pour les campagnes de proximité. Le Front de libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND) disposent d’un réservoir d’élus locaux dans toutes les wilayas, ce qui leur a donné cet avantage d’être présents partout et organiser des regroupements régionaux.
Nabila Amir