Les défis de l’élevage en Algérie

17/03/2025 mis à jour: 17:31
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La sécheresse causée par le dérèglement climatique impacte terriblement l'agriculture et l'élevage à travers le monde entier. C’est aussi le cas en Algérie qui est contrainte conjoncturellement d’importer massivement du bétail pour satisfaire une immense demande durant l’Aïd El Adha. En dehors de telles dérogations liées à ces pics exceptionnels de la demande domestique, la loi algérienne impose des restrictions sur l’importation de viande ovine pour protéger les éleveurs locaux.

A long terme, la filière ovine algérienne, et plus globalement le secteur de l’élevage, dispose d'un potentiel considérable de productivité permettant d’atteindre l’autosuffisance. L'élevage de bétail bénéficie de nombreuses aides publiques. Un soutien financier est accordé en cas de crises, à l’image de la distribution gratuite d’aliments pendant les sécheresses ou les catastrophes naturelles.

Les inspections vétérinaires locales encadrent des formations et l’accompagnement technique sur les bonnes pratiques d’élevage, la gestion des pâturages et la santé animale. Ces incitations consistent aussi en la subvention des aliments de bétail, la prise en charge de certaines campagnes vaccinales contre les épizooties et des aides à l’acquisition de races ovines améliorées.

Le Centre national d'insémination artificielle et d'amélioration génétique travaille pour l'amélioration des races visant à atteindre un haut rendement et une adaptation aux régions arides. Des subventions sont consenties pour moderniser l’élevage pastoral, notamment dans les zones steppiques et sahariennes. Des crédits sans intérêt ou préférentiels sont accordés pour l’achat de bétail par les éleveurs, la construction de bergeries ou l’acquisition d’équipements.

D’autres aides portent sur l’incitation à la création de coopératives pour mutualiser les ressources, les exonérations fiscales et la réduction des droits de douane pour l’importation d’équipements d’élevage. Ces aides ont porté leurs fruits : bien que l'élevage ovin en Algérie reste largement traditionnel et agropastoral concentré dans les zones steppiques, des projets modernes ont émergé, ces dernières années, intégrant des moyens et techniques innovants pour améliorer la productivité de la filière, notamment dans les régions où l'accès à l'eau et la gestion des pâturages sont des défis majeurs. 

De jeunes investisseurs dans l’élevage ont adopté des systèmes modernes d’élevage permettant une gestion automatisée de l'abreuvement, de l'alimentation et des soins vétérinaires. Il reste le défi de fond lié à la sécheresse face auquel la filière de l’élevage doit adopter une approche multisectorielle pour une gestion optimisée de l’eau. L'utilisation de techniques modernes d'irrigation raisonnée est un facteur-clé pour optimiser la consommation de l'eau et permettre une culture plus efficace de fourrages. L’introduction de la culture de fourrages résistants à la sécheresse est aussi une solution pertinente.

Des initiatives commencent d’ailleurs à émerger pour cultiver des fourrages sous serre, ce qui permet de protéger cet aliment de bétail des conditions climatiques extrêmes et d’assurer une meilleure qualité nutritionnelle pour le cheptel. En dépit de ces progrès, la filière doit avancer dans l’innovation. L'utilisation de la télémétrie permet, par exemple, de surveiller les pâturages et la santé des animaux. Des capteurs de sol et des appareils de suivi des animaux permettent d'optimiser la gestion des ressources et de détecter précocement les épizooties. 
 
 

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