Le déficit en pluviométrie durant l’hiver dernier a fortement impacté le secteur agricole comme le montrent les derniers chiffres de l’Office national des statistiques (ONS) publiés le 6 août dernier. Ainsi, le secteur a connu une forte chute de sa croissance passant de 5% au premier trimestre de l’année 2022 à 2,2% entre janvier et juin 2023.
Le taux a été pratiquement divisé par deux après avoir atteint au dernier trimestre 2023 6% alors qu’entre 2000 et 2019, il était passé de 3,82 % à 6,1 %. Cela pour dire que le bilan de l’agriculture n’est guère reluisant cette année.
La saison précédente, le taux de croissance de la production agricole était pour rappel de 31% selon les chiffres officiels. Au cours de cette période, le secteur contribuait avec plus de 14,7% du Produit intérieur brut (PIB) pour un taux de couverture des besoins nationaux de la production nationale de l’ordre 75%. Mais ces chiffres s’annoncent en baisse pour cette campagne.
Les incendies qui ont touché de nombreuses zones agricoles cet été risquent encore d’avoir de lourdes conséquences sur la production agricole et sur la croissance du secteur.
Mais également sur les prix. Les hausses que connaissent ces dernières semaines les prix des produits agricoles le montrent clairement. Et dire que la croissance a dépassé ces dernières celle de l’économie.
A titre d’exemple, le taux de croissance de l’ensemble de l’économie nationale durant la période 2004-2014 était de 2,72%, alors que celui du secteur agricole pour la même période était de 7,06% avec certaines fluctuations que les experts expliquent par les la situation climatique.
Et c’est le cas cette année, les conditions n’ont pas été favorables à l’essor du secteur ni à la hausse de la production particulièrement dans certaines filières où la dépendance vis-à-vis des importations est importantes comme c’est le cas pour le lait et les céréales.
Deux filières qui enregistrent de fortes fluctuations avec l’instabilité des rendements étant étroitement liées au taux des précipitations. Les prévisions font part d’ailleurs de hausse des importations céréalières cette année. D’où la nécessité de travailler pour l’extension des terres en irrigué et l’utilisation des techniques économiques d’irrigation.
Et plus globalement de la modernisation du secteur par l’incorporation des techniques et des moyens plus adaptés de manière à assurer la résilience du secteur agricole aux conditions climatiques et par ricochet une amélioration des rendements. Les orientations sont là elles sont à chaque fois rappelées. Autant, passer à la mise en œuvre en association l’acteur principal qu’est l’agriculteur.
Ce sont autant d’éléments à prendre en charge pour faire sortir le secteur du cercle des perturbations et de la baisse des rendements et pour lui permettre de jouer pleinement son rôle dans la réalisation du défi de la sécurité alimentaire dans un contexte de plus en plus difficile à l’échelle mondiale tant sur le plan climatique qu’économique..