L’épuisement professionnel a touché 50% des personnels soignants

13/04/2023 mis à jour: 20:25
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Le chapitre de l’évaluation des effets de la pandémie de Covid-19 sur les populations et les systèmes de santé n’est pas encore clôturé. Lors de sa 5e édition, le Forum mondial sur les ressources humaines pour la santé, organisé la semaine dernière à Genève (Suisse), sous l’égide de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a dressé un constat alarmant : la moitié des personnels soignants a développé un syndrome du
burn out ou épuisement professionnel. 

Ce dernier, selon l’OMS, se caractérise par «un sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle et d’incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail». 

Alors que la moitié du délai fixé pour réaliser les Objectifs de développement durable (ODD) sera bientôt atteinte, et trois ans après le début de la pandémie de Covid-19, «l’état de santé des populations et l’espérance de vie régressent», affirme l’instance onusienne à l’occasion du plus grand rassemblement de professionnels, décideurs et partenaires multisectoriels du domaine de la santé, qui a eu pour thème : «Protéger et préserver les personnels de santé et d’aide à la personne et investir en leur faveur».

 Il est ainsi établi que «les systèmes de santé dépendent de la disponibilité, de l’accessibilité et de la qualité des personnels de santé». Et de rappeler que les pénuries de personnels soignants, le sous-investissement dans leur éducation et leur formation, ainsi que les bas salaires et l’inadéquation entre les stratégies d’éducation et d’emploi entraînent obligatoirement des problèmes majeurs. Le cas de la pandémie de Covid-19 en est le parfait exemple.

 Cette crise sanitaire a fait payer un lourd tribut à cette catégorie de professionnels. Selon la même source, les dernières statistiques attestent qu’environ 50% des personnels de santé et d’aide à la personne ont connu l’épuisement professionnel en raison de la charge énorme de travail supplémentaire qui leur incombait. 

Et partant, l’OMS recommande à tous les pays d’augmenter le nombre de diplômés dans le domaine de la santé pour atteindre 8 à 12% de la main-d’œuvre active par an. «Un pays comptant 5 000 médecins au total devrait former entre 400 et 600 médecins par an pour maintenir et améliorer ses capacités par rapport aux besoins de la population et à la demande du système de santé», est-il expliqué. «Les ripostes nationales à la Covid-19 ont montré que les personnels de santé et d’aide à la personne sont capables de changements extrêmement positifs…

 Si nous voulons l’équité et la couverture sanitaire universelle, si nous voulons la sécurité sanitaire mondiale, nous devons protéger les personnels de santé. Nous devons investir en leur faveur, et nous devons agir ensemble», a déclaré Jim Campbell, directeur du département des ressources humaines pour la santé. Le Forum a réuni plus de 2 000 délégués, dont un grand nombre d’entre eux sont intervenus par vidéoconférence. Il a permis aux participants, cinq ans après l’adoption de la Stratégie mondiale sur les ressources humaines pour la santé à l’horizon 2030, d’échanger les données et les bilans d’expérience.

 Il a offert, par ailleurs, l’opportunité d’étudier les solutions stratégiques, les investissements et les partenariats multisectoriels dans la perspective de faire progresser la mise en œuvre du Plan d’action 2022-2030. 

Les résultats de ce rendez-vous mondial serviront de base aux travaux des réunions de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations unies sur la couverture sanitaire universelle et la prévention, la préparation et la riposte face aux pandémies, prévues en septembre 2023.

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