L’école et l’enjeu de la stabilité

02/02/2025 mis à jour: 09:48
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Les derniers développements survenus dans le secteur de l’Education nationale remettent à l’ordre du jour la question de la stabilité au sein des écoles comme préalable à tout programme de modernisation des enseignements pour atteindre des niveaux supérieurs de performance.

De nombreuses initiatives ont été entreprises ces dernières années afin de consacrer la qualité dans le fonctionnement des structures éducatives et de former une «génération de leaders scientifiques» pouvant relever les défis de développement basés sur l’innovation et la maîtrise des technologies. Des lycées spécialisés en mathématiques et des pôles d’excellence ont été ouverts ou sont en projet à travers le pays pour accueillir les élèves qui se distinguent dans leurs établissements et leur assurer un cadre pédagogique optimal. 

Le niveau d’encadrement n’est pas omis par les autorités de tutelle qui s’emploient à «déployer un réseau des Ecoles normales supérieures pour ouvrir de larges perspectives de formation» et faire des ENS le «fournisseur principal du secteur de l’éducation nationale via le recrutement systématique des diplômés dans les différentes matières». Ce dispositif ambitieux salué et appuyé par l’ensemble de la collectivité nationale reste toutefois conditionné par une donnée de base, celle de la continuité des apprentissages. L’actualité en cours dans le secteur atteste que le consensus n’est pas encore effectif à ce sujet. Une situation qui compromet le projet de rénovation de l’institution éducative tout en s’inscrivant à rebours de toutes les solutions qu’offre la voie du dialogue, de la concertation ainsi que de la réflexion.


Abordant la question cruciale du rendement du système scolaire, des experts ont porté à la connaissance de l’opinion publique, mais aussi de la famille éducative, que «le chiffre théorique de 32 semaines par an au minimum n’est toujours pas atteint, sans compter les fréquentes interruptions de travail», citant la durée annuelle moyenne de l’enseignement dans le monde, entre 36 et 38 semaines. Reportée d’année en année, cette problématique n’est pas encore pleinement appréhendée au niveau national.

 C’est dans ce contexte qui commande une halte et une définition des responsabilités au sein de tous les protagonistes et les intervenants dans le secteur de l’éducation que des organisations professionnelles envisagent des mouvements sociaux ayant pour conséquence première, sinon exclusive, de mettre à l’arrêt les activités pédagogiques. 

Celles-ci sont du reste dispensées à mi-temps, ces derniers jours, dans certains établissements, en raison de la grève des personnels des services financiers. Les engagements et les éclaircissements des autorités en charge du secteur n’ont pas encore permis de joindre la rationalité à l’expression des revendications à différents niveaux, notamment salariales et indemnitaires, par ailleurs communes à de larges franges de la population. 

A l’occasion de chaque rentrée scolaire, les ministres en exercice sont interrogés par les journalistes au sujet de l’absentéisme des élèves des classes d’examen, un phénomène qui s’est expliqué par l’expansion irraisonnée des cours de soutien payants, hors des établissements publics. 

La décision d’interdiction pour le fonctionnaire de l’éducation d’exercer «toute activité lucrative à titre privé» n’a pas été perçue par les syndicats à sa juste valeur, qui est précisément de sacraliser la fonction d’enseignant, aux yeux des élèves et également de toute la société.

 Les véritables cours particuliers ou de rattrapage qui devraient être administrés et s’ajouter aux différentes campagnes de sensibilisation menées dans les écoles sont ceux qui valoriseront l’assiduité et l’effort soutenu, comme seul moyen d’atteindre ses objectifs scolaires et, plus tard, professionnels. 

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