Le produit est interdit à l’exportation en Algérie : Le Liban demande une dérogation sur le sucre

28/03/2022 mis à jour: 06:58
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Le Premier ministre libanais, Nagib Mikati, et le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, lors d’une rencontre à Doha / Photo : D. R.

Le 13 mars, l’Algérie a pris la décision d’interdire l’exportation des denrées alimentaires qu’elle importe afin de préserver les réserves destinées à alimenter le marché national.

Le Premier ministre libanais, Nadjib Mikati, a demandé hier au ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, d’exempter le Liban de la décision algérienne d’interdiction d’exporter du sucre. Mikati a révélé la teneur de ses discussions avec le chef de la diplomatie algérienne sur son compte Twitter, en exprimant l’espoir de voir son pays pouvoir accéder à l’achat du sucre en provenance d’Algérie en cette difficile conjoncture marquée par le pénible accès à l’approvisionnement en denrées alimentaires du fait de la guerre en Ukraine.

Le 13 mars, l’Algérie a, pour rappel, pris la décision d’interdire l’exportation des denrées alimentaires qu’elle importe afin de préserver les réserves destinées à alimenter le marché national. De nombreux pays, notamment du monde arabe, ont été directement touchés par le blocage des approvisionnements transitant par la mer Noire. Le manque d’approvisionnement en céréales et la hausse vertigineuse des prix des produits alimentaires sur les marchés internationaux ont plongé des pays comme le Liban dans une grave crise.

La poursuite des hostilités entre l’Ukraine et la Russie fait craindre de plus graves incidences causées par la rupture de la chaîne d’acheminement des denrées alimentaires. L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation (FAO) a alerté sur les dangereuses conséquences de la guerre sur la sécurité alimentaire dans le monde.

«La Russie et l’Ukraine occupent des places importantes dans la production et l’offre mondiales de produits alimentaires. La Russie est le plus grand exportateur de blé, et l’Ukraine se classe cinquième. A l’échelle mondiale, ces deux pays assurent ensemble 19% de l’offre d’orge, 14% de celle de blé et 4% de l’offre de maïs, et réalisent plus d’un tiers des exportations mondiales de céréales. Ce sont également de grands fournisseurs de colza, et exportent pas moins de 52% de l’offre mondiale d’huile de tournesol», rappelle la FAO, en notant que la Russie est aussi le premier producteur d’engrais.

Les prix de ces derniers viennent d’afficher une hausse vertigineuse sur les marchés internationaux, ce qui aura un impact certain sur les prix des produits agricoles. «Les perturbations subies par la production et les filières d’approvisionnement et d’acheminement des céréales et des graines oléagineuses, et les restrictions imposées aux exportations russes auront des répercutions sensibles sur la sécurité alimentaire», indique la FAO.

50 pays dépendent des exportations des deux pays en conflit, dont nombre d’entre eux sont situés en Afrique du Nord, en Asie et au Proche-Orient. 

«Les pays dont la consommation de blé repose sur leurs importations sont susceptibles d’intensifier celles-ci, ajoutant une pression supplémentaire sur les approvisionnements mondiaux. L’Egypte, la Turquie, le Bangladesh et l’Iran, qui sont les plus grands importateurs de blé, achètent plus de 60% de leur blé à l’Ukraine et la Russie, et en importent des quantités très importantes. Le Liban, la Tunisie, le Yémen, la Libye et le Pakistan sont eux aussi fortement dépendants de ces deux pays pour leurs approvisionnements en blé», note l’analyse de la FAO.

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