Le président Tebboune a inauguré hier la station de dessalement de Cap Djinet à Boumerdès : «Nous avons créé une école algérienne ...»

12/03/2025 mis à jour: 02:35
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La station de dessalement Cap Djinet II en cours de réalisation

Moins de deux ans après la pose de la première pierre du projet, le président de la République est revenu, hier en début d’après-midi, à Cap Djinet (Boumerdès) où il a procédé à l’inauguration de la nouvelle usine de dessalement de l’eau de mer. 

D’une capacité de 300 000 m3, cette usine, qui a été réalisée en un temps record, permettra de renforcer la sécurité hydrique dans plusieurs wilayas du centre du pays. Un autre exploit rendu possible grâce à l’engagement et l’expertise des entreprises nationales. 

La cérémonie d’inauguration de la station s’est déroulée en présence du ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale, chef d’état-major de l’ANP, Saïd Chanegriha, le ministre d’Etat, ministre de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables, Mohamed Arkab, le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Brahim Merad, le ministre de l’Hydraulique, Taha Derbal, ainsi que les responsables des entreprises nationales chargées de la réalisation, à l’instar de l’AEC, GTP, GCB, Cosider Canalisation, etc. 

«Ce projet a été réalisé en très peu de temps par des mains et des entreprises algériennes, et je les remercie pour ce qu'elles ont accompli», a déclaré le chef de l’Etat après un bref exposé sur le fonctionnement de l’usine. 

Saluant leurs performances, il a souligné que «ces entreprises et leurs employés ont créé une véritable école algérienne dans le domaine du dessalement de l’eau de mer». 

Réalisée sur une superficie de 16 hectares, la nouvelle station s’ajoute à celles qui ont été inaugurées récemment par le président de la République dans les wilayas d’Oran, Tipasa et El Taref, permettant au pays de se prémunir contre le spectre des pénuries d’eau résultant du manque de pluviométrie et du réchauffement climatique. 

Décidés dans le cadre d’un programme nationale d’urgence d’un montant de 2,4 milliards de dollars, «ces projets gigantesques sont une fierté pour l’Algérie victorieuse», a déclaré le Président la semaine dernière, lors de la mise en service de la SDEM de Koudiet Eddraouche à El Tarf. «Ce qui a été accompli pour assurer l’approvisionnement en eau des Algériens restera gravé dans l’histoire», a-t-il ajouté en saluant les efforts déployés par les entreprises et les cadres algériens pour relever ce défi. 

L’Algérie ne compte pas s’arrêter là pour «tourner la page du stress hydrique». Elle ambitionne de lancer sept autres stations cette année sur le littoral des wilayas de Tlemcen, Mostaganem, Tizi Ouzou (deux stations), Chlef, Jijel et Skikda. 

Ces moyens financiers et l'expertise acquise dans le domaine du dessalement par les entreprises nationales sont un véritable atout. L’objectif à l’horizon 2030 est de porter «à 62% la part des eaux non conventionnelles dans l’alimentation en eau potable des Algériens».

Choix stratégique

Outre l’amélioration de l’approvisionnement des populations en eau, ce programme de dessalement vise également à rediriger les ressources hydriques conventionnelles vers des secteurs stratégiques, tels que l’agriculture et le développement industriel. Le pays investit énormément aussi pour moderniser les stations de traitement des eaux usées en vue de les utiliser dans l’irrigation.  

Attendue avec impatience, l’entrée en service de la station de Cap Djinet a suscité la joie de milliers d’habitants de la région, notamment ceux subissant des perturbations dans l’alimentation en eau potable.

 Il y a quelques jours, le directeur de l’unité locale de l’Algérienne des eaux (ADE) a affirmé que la wilaya de Boumerdès connaît un déficit  de 85 000 m3/j, précisant que 22% des foyers de la wilaya reçoivent l’eau chaque jour, 29% sont approvisionnés 1j/2, 21% 1j/3 et 28% une fois chaque 4 jours ou plus. 

Mais la situation va s’améliorer considérablement, d’autant que la station est désormais connectée aux grands réseaux de distribution. «Les eaux dessalées pourraient être acheminées jusqu’aux wilayas de M’sila et Médéa», a assuré un cadre au ministère de l’Hydraulique. 

Les autorités ont annoncé récemment la réalisation de conduites sur une distance de 47 km afin de raccorder l’usine au barrage de Koudiet Asserdoune, la 2e plus grande source de stockage des eaux superficielles dans le pays, après celui de Beni Haroun, à Mila. A rappeler que la wilaya de Boumerdès dispose déjà de deux stations de dessalement ; une à Cap Djinet et une autre à Corso d’une capacité globale de 180 000 m3, dont une partie profite aux communes de l’est de la capitale. 

Pour préserver cette ressource vitale, les autorités ont toujours insisté sur l’importance de limiter le gaspillage à travers l’amélioration des systèmes de distribution afin de réduire les fuites et les piquages illicites. Une grande campagne a été organisée récemment à cet effet dans la wilaya de Boumerdès, ce qui a permis de récupérer plus de 2000 m3/j après la réparation de 300 fuites. 

Aujourd’hui, le choix d’investir dans le dessalement est dicté surtout par les changements climatiques et ses impacts sur la pérennité de la ressource hydrique. 

Il y a quelques jours, le chef de l’Etat a fait savoir qu’«à chaque fois que l’occasion de réaliser une station de dessalement de l’eau de mer se présente, nous le ferons, et nous avons les ressources matérielles et humaines pour le faire». 

Boumerdès
De notre bureau  Ramdane Kebbabi
 

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