Le monde continue de découvrir l’ampleur du désastre provoqué par Israël à Ghaza : Poursuite d’échange de prisonniers sur fond de trêve fragile

27/11/2023 mis à jour: 03:02
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Photo : D. R.

Les tractations se poursuivent pour tenter de prolonger l’accord de trêve qui en est à son dernier jour.

La deuxième phase du processus d’échange de prisonniers, entre le mouvement palestinien Hamas et le gouvernement israélien, a été achevée, non sans couacs.

La remise de 13 prisonniers israéliens et quatre Thaïlandais au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a été retardée jusqu’à tard dans la nuit de samedi, à cause de la violation par les forces d’occupation israéliennes des termes de l’accord de trêve, conclu grâce à la médiation égypto-qataro-américaine.

Il a fallu l’intervention particulièrement remarquable des Qataris pour que l’exécution de l’accord se poursuive avec la libération des 13 prisonniers israéliens par le Hamas et de 39 prisonniers palestiniens par Israël.

L’accord prévoit en tout quatre jours de trêve qui doivent permettre la libération de 50 prisonniers détenus par le Hamas et de 150 prisonniers palestiniens. Il inclut également l’entrée d’aide humanitaire et de carburant à Ghaza. Cette trêve, qui en est aujourd’hui à son dernier jour, pourrait être prolongée de deux à quatre jours si les deux parties arrivent à se mettre d’accord sur une nouvelle liste de prisonniers à libérer.

A en croire la chaîne Al Jazeera, le gouvernement Netanyahu aurait affiché une prédisposition à poursuivre les négociations pour obtenir, dans un deuxième temps, la libération de 50 autres prisonniers en contrepartie de la libération de 150 prisonniers palestiniens.

Une chose est sûre : les tractations se poursuivent pour que cette trêve extrêmement précaire puisse durer, afin de permettre à l’aide humanitaire d’arriver en quantités suffisantes aux populations de Ghaza et aux secours de continuer la fouille dans les immenses champs de ruine à la recherche de nouveaux corps à exhumer des décombres.

De courte durée certes, cette pause humanitaire a permis au monde entier de découvrir l’ampleur du désastre provoqué par les bombardements intenses de l’occupant israélien sur la Bande de Ghaza. Des bombardements qui ont fait plus de 15 000 morts et 30 000 blessés.

Selon le bureau des médias du gouvernement du Hamas à Ghaza, du début de l’agression israélienne le 7 octobre dernier jusqu’à l’entrée en vigueur de l’accord de trêve, 40 000 tonnes d’explosifs ont été larguées sur cette enclave palestinienne, causant, en plus des pertes humaines, d’importantes destructions d’infrastructures et d’habitations.

Selon le journal américain The New York Times, Israël a largué deux bombes de 900 kg sur le camp Jabalia le 31 octobre dernier. Ces deux bombes ont fait plus de 80 morts et des centaines de blessés.

Citant un responsable militaire américain, ce même média a affirmé que le nombre d’enfants tués dans cette agression barbare israélienne dépasse celui enregistré dans tous les conflits qu’a connus le monde depuis l’année dernière et que 90% des bombes lâchées sur Ghaza ont été guidées par des satellites.

Les destructions massives causées par l’occupation reflètent sa volonté de rendre Ghaza inhabitable, particulièrement la partie nord, qui a déjà été vidée de plus de la moitié de sa population. D’ailleurs, même durant la trêve, les forces de l’occupation font tout pour dissuader les populations ayant fui vers le Sud de regagner le Nord.

En plus de tracts menaçants, les forces d’occupation israéliennes continuent de tirer sur des Palestiniens, violant ainsi au grand jour la trêve. En effet, selon l’agence Wafa, un agriculteur a été tué et un autre blessé par balle dans le centre de la Bande de Ghaza.

Selon la Société du Croissant-Rouge palestinien, «les forces d’occupation israéliennes ont pris pour cible deux agriculteurs alors qu’ils labouraient leurs terres à l’est du camp d’Al Maghazi, à l’est du gouvernorat central, entraînant la mort de l’un d’eux et la blessure de l’autre». Aussi, la même source a fait état de sept Palestiniens qui ont été blessés hier par des tirs de l’occupant, à proximité de l’hôpital Al Quds, à l’ouest de la ville de Ghaza, et de l’Hôpital indonésien de la ville de Beit Lahia, au nord de l’enclave.

Au premier jour de trêve, les forces de l’occupation ont bel et bien pris pour cible un groupe de déplacés ayant pris le chemin du retour vers le nord, entraînant la mort de deux d’entre eux et la blessure de bien d’autres. Les exactions et les agressions de Palestiniens se poursuivent également en Cisjordanie. Hier encore, des colons ont agressé les agriculteurs palestiniens.

Accompagnés d’un grand bulldozer, ils ont détruit tout un champ d’oliviers, d’amandiers et de vignes dans la ville d’Al Khader, au sud de Bethléem occupée. «La destruction des arbres par les colons israéliens a non seulement un impact sur les moyens de subsistance des agriculteurs palestiniens locaux, mais suscite également des inquiétudes quant à l’escalade continue de la violence des colons et à ses conséquences sur l’agriculture palestinienne», a relevé l’agence Wafa, en citant des sources locales.

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