Le ministre de la Santé palestinien est inquiet : Les générateurs des hôpitaux cesseront de fonctionner

09/01/2025 mis à jour: 05:06
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Des organisations humanitaires réclament un «accès sûr» et «sans entrave» à la bande de Ghaza - Photo : D. R.

Le ministère de la Santé a  averti que «cela mettrait en danger la vie de centaines de patients, notamment des enfants, des nouveau-nés et des personnes se trouvant dans les unités de soins intensifs».

L’alerte donne froid dans le dos. Le ministère de la Santé palestinien a lancé hier un appel urgent aux organisations internationales et partenaires de la santé pour fournir du carburant, sans quoi les générateurs des  hôpitaux du sud de Ghaza, en proie à une sauvage agression sioniste et à un blocus, cesseront de fonctionner sous peu.

Dans un communiqué, le ministère a averti que «dans les trois prochaines  heures, les générateurs des hôpitaux du sud de Ghaza, notamment l’hôpital Al Aqsa, l’hôpital européen et le complexe médical Nasser, cesseront de fonctionner», faute de carburant. Le ministère a également averti que «cela mettrait en danger la vie de centaines de patients, notamment des enfants, des nouveau-nés et des personnes se trouvant dans les unités de soins intensifs».

Il a souligné «le risque immédiat d’une catastrophe humanitaire» et appelé à «une intervention internationale urgente pour éviter un effondrement catastrophique du système de santé».
La Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) a réclamé hier un «accès sûr» et «sans entrave» à la bande de Ghaza pour acheminer l’aide humanitaire vers l’enclave palestinienne, en proie à une agression génocidaire de l’entité sioniste depuis le 7 octobre  2023.

«De fortes pluies et des inondations ont rendu inhabitables les abris de fortune de milliers de personnes dans ce territoire, avec jusqu’à 30 centimètres d’eau à l’intérieur des tentes», a relevé la FICR, dans un communiqué, réclamant un «accès sûr» de l’aide humanitaire vers Ghaza. «Sans un accès sûr, les enfants vont mourir de froid. Sans un accès sûr, les familles vont mourir de faim. Sans un accès sûr, les travailleurs humanitaires ne peuvent pas sauver des vies», a averti le secrétaire général de la FICR, Jagan Chapagain, dans le communiqué.

Citant les Nations unies, la FICR a déploré que huit bébés soient morts de froid. Selon M. Chapagain, «les récentes informations de l’ONU faisant état de bébés mourant d’hypothermie dans la bande de Ghaza soulignent la gravité de la crise humanitaire». «Je réitère de toute urgence mon appel à accorder un accès sûr et sans entrave aux humanitaires afin qu’ils puissent apporter une aide vitale», a-t-il insisté.

Selon la FICR, de nombreuses personnes dans la bande de Ghaza se trouvent dans des camps de fortune sans même disposer du strict nécessaire, tel que des couvertures. La FICR  a dénoncé, en outre, les «attaques continues de l’armée d’occupation (sioniste) contre les établissements de santé dans la bande de Ghaza» qui «empêchent ses habitants d’accéder aux traitements dont ils ont besoin», regrettant que plus aucun hôpital ne soit opérationnel dans le nord de ce territoire.

Le commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a déclaré, hier, que si la décision de l’entité sioniste d’interdire l’agence onusienne est mise en œuvre, elle aura un «impact désastreux» sur les personnes qu’elle soutient, notamment à Ghaza, théâtre d’une guerre génocidaire qui dure depuis 15 mois.

Plus de 650 000 enfants déscolarisés

«Nous sommes à 3 semaines de la date butoir de l’interdiction de l’UNRWA (par l’entité sioniste). Si elle est mise en œuvre, cette décision aura un impact désastreux sur les personnes que nous soutenons», a déclaré hier Philippe Lazzarini, dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux.

M. Lazzarini a expliqué que «cela comprend la livraison de l’aide humanitaire aux habitants de Ghaza et les services de base en Cisjordanie occupée, notamment l’éducation de 50 000 élèves qui fréquentent les écoles de l’UNRWA». La source a souligné à ce propos que d’autres agences de l’ONU ont reconnu qu’«elles ne pouvaient pas combler le vide et fournir directement l’éducation et les soins de santé». Par conséquent, «le sort et l’avenir de plus de 650 000 enfants de Ghaza, qui ne sont pas scolarisés pour la deuxième année consécutive, sont en jeu», a prévenu le responsable onusien.

Quatorze Palestiniens sont tombés en martyrs et d’autres ont été blessés, hier, dans de nouveaux bombardements de l’armée sioniste sur Ghaza, a rapporté la Défense civile. Cinq personnes sont tombées en martyrs et plusieurs autres ont été blessées dans une frappe aérienne sur la maison de la famille Barghout, dans la ville de Ghaza, a indiqué la Défense civile. Cette dernière a annoncé plus tard dans la journée cinq martyrs dans cette ville du nord du territoire palestinien assiégé.

Les secouristes locaux ont également rapporté le martyre de trois membres de la famille Al Banna dans le bombardement de leur maison de Deir Al Balah, dans le centre de Ghaza : Ahmed, 17 ans, Huthaifa, 22 ans, et Heba, 48 ans. Selon cette même source, le corps d’un enfant a été retrouvé à la suite d’une autre frappe sioniste dans le centre de la bande côtière palestinienne, sur la maison de la famille Washah, au sein du camp de réfugiés de Bureij. La Défense civile a par ailleurs fait savoir qu’elle avait pris en charge neuf blessés à Jabaliya, dans le nord de Ghaza. 

Le bilan de l’agression génocidaire sioniste contre la bande de Ghaza s’est alourdi à 45 936 martyrs et 109 274 blessés, depuis le 7 octobre 2023, ont indiqué hier les autorités palestiniennes de la santé. Depuis le 7 octobre 2023, l’armée sioniste mène une agression sauvage contre l’enclave palestinienne qui a entraîné des destructions massives d’infrastructures, en plus d’une catastrophe humanitaire sans précédent. R. I. /Agences

UNICEF : C’est un début d’année «tragique» pour les enfants

Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) a déclaré hier que le début de la nouvelle année a été «tragique» pour les enfants de Ghaza, avec au moins 74 martyrs au cours de la première semaine de 2025. Dans un communiqué publié sur son site, l’Unicef a indiqué qu’«au moins 74  enfants avaient été tués dans des violences (sionistes) incessantes dans la bande de Ghaza au cours des sept premiers jours de 2025. Des enfants avaient été tués lors de plusieurs attaques, notamment dans la ville de Ghaza, Khan Younes et Al Mawasi. L’attaque la plus récente, mardi, a fait cinq morts parmi les enfants à Al Mawasi».

«Pour les enfants de Ghaza, la nouvelle année a été marquée par davantage de morts et de souffrances dues aux attaques, aux privations et à une exposition accrue au froid», a déclaré la directrice générale de l’Unicef, Catherine Russell, soulignant qu’«un cessez-le-feu aurait dû être instauré depuis longtemps. Trop d’enfants ont été tués ou ont perdu des êtres chers lors de ce début d’année tragique». L’agence onusienne a noté, dans le contexte, que «depuis le 26 décembre, huit nourrissons et nouveau-nés seraient morts d’hypothermie, une menace majeure pour les jeunes enfants qui sont incapables de réguler leur température corporelle».

L’Unicef a averti que la situation humanitaire à Ghaza était devenue «incontrôlable» et que le nombre de camions transportant de l’aide humanitaire reste «largement insuffisant» pour répondre aux besoins les plus élémentaires des familles. «L’UniceF alerte depuis longtemps sur le fait que les abris inadéquats, le manque d’accès à la nutrition et aux soins de santé, la situation sanitaire désastreuse et maintenant les conditions hivernales mettent en danger la vie de tous les enfants de Ghaza. Les nouveau-nés et les enfants souffrant de problèmes de santé sont particulièrement vulnérables», a indiqué  Catherine Russell.  

 

 

 

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