Le libre-échange face aux menaces de Trump : Davos manifeste ses inquiétudes

23/01/2025 mis à jour: 07:07
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Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a appelé à «défendre le libre-échange», «fondement de prospérité», contre le principe de «l’isolement» commercial qui «nuit à la prospérité».

Les déclarations sensationnelles de Donald Trump, réitérées lors de la cérémonie de son investiture la veille à Washington, n’ont pas manqué de hanter les discours d’ouverture, mardi dernier, de la réunion annuelle du Forum économique mondial (WEF) de Davos, en Suisse.

Face aux menaces de Trump d’imposer de nouvelles taxes douanières, la présidente de la Commission européenne a affiché à Davos, selon l’AFP, sa volonté de coopérer avec de nouveaux alliés, tendant, notamment, la main à la Chine. «Nous nous montrerons pragmatiques» vis-à-vis de la nouvelle administration américaine, «mais nous ne renoncerons pas à nos principes» et «veillerons à protéger nos intérêts et défendre nos valeurs», a, selon l’AFP, déclaré Ursula von der Leyen, à la réunion du Forum économique mondial dans la station de ski suisse.

Elle a en particulier annoncé un voyage en Inde, et assuré que l’UE était prête à «tendre la main» à la Chine et «approfondir» sa relation avec Pékin. Redéploiement diplomatique ou «échanges d’amabilités» en attendant le passage à l’acte de la part du 47e président des Etats-Unis ?

Après elle en tous cas, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a appelé à «défendre le libre-échange», «fondement de prospérité» contre le principe de «l’isolement» commercial qui « nuit à la prospérité». Si le vice-Premier ministre chinois, Ding Xuexiang, n’a pas directement répond aux propositions d’Ursula von der Leyen, selon la même source, il a, dans son discours, surtout défendu le multilatéralisme, appelant à «résoudre les disputes et les différends par le dialogue».

«Le protectionnisme ne mène nulle part, et il n’y a pas de vainqueur dans les guerres commerciales», a-t-il notamment affirmé. Donald Trump a, en effet, ouvert un nouveau front lundi en promettant des surtaxes «de l’ordre de 25%» pour les produits mexicains et canadiens, précisant qu’il pensait à une entrée en vigueur au 1er février.

De même qu’il a montré sa volonté de rééquilibrer la balance commerciale déficitaire avec l’UE.  Les produits chinois, quant à eux, ne sont pas immédiatement visés, mais Trump avait lancé pendant la campagne l’idée d’appliquer des droits de douane de 60%, voire davantage.

Il a toutefois dit lundi qu’il n’était pas «encore prêt» à prendre de telles dispositions et qu’il échangerait avec le président chinois Xi Jinping. Les relations commerciales sont aussi tendues entre l’UE et la Chine.

Le nombre de contentieux est croissant dans le sillage de la guerre en Ukraine. Une mesure particulièrement emblématique avait été l’an dernier l’imposition par Bruxelles de surtaxes sur les voitures fabriquées en Chine. Donald Trump devrait intervenir aujourd’hui en visioconférence à Davos. 
 

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