Des campagnes de sensibilisation et des journées d’information sont menées pour amener les Algériens à changer leurs «culture et mentalité» à l’égard de l’assurance. «A l’exception de l’assurance automobile qui se fait de manière automatique, les Algériens restent réticents aux autres types d’assurance liés au logement ou l’agriculture.
Mais nous avons constaté qu’une frange de la population commence à prendre conscience des bienfaits de l’assurance», c’est ce qu’a affirmé Hacene Ouberrane, directeur général de la Compagnie, algérienne d’assurance et de réassurance (CAAR), en marge d’une journée d’information organisée dans le cadre de la mise en œuvre d’une stratégie de développement, au profit de ses clients et partenaires.
Selon M. Ouberrane, la population ne s’intéressait pas vraiment à l’assurance, car dans le cas d’une catastrophe, généralement, l’Etat intervient pour sécuriser que ce soit les dégâts dans le secteur agricole ou en ce qui concerne les inondations des maisons : «L’Algérien se trouve dans une posture où il se dit ''puisqu’il y a l’Etat, donc il n’a pas besoin d’assurance'', mais aujourd’hui il y a une réflexion qui est menée pour amener, par exemple, l’agriculteur ou le simple citoyen, en plus de l’aide de l’Etat, à contribuer dans le remboursement des dégâts ou des risques subis», explique-t-il.
Ainsi, la compagnie organise annuellement des journées d’information à travers les wilayas du pays pour sensibiliser ses partenaires sur les nouveaux produits, sur sa vision stratégique de l’assurance et aussi sur les questions de digitalisation.
Elle propose, également, des promotions de prix sur leurs produits pour inciter justement le simple citoyen à adhérer et à s’intégrer dans un processus d’assurance et un programme d’assurance. Dans sa prise de parole, le premier responsable de la compagnie a mis en avant le plan stratégique à moyen terme orienté vers la réorganisation et le renforcement de la fonction commerciale, l’innovation par la recherche et le développement, l’accompagnement technique des assurés pour une meilleure évaluation des risques, le renforcement des activités de contrôle interne et une feuille de route digitalisation.
Aussi, M. Ouberrane a relevé, au chapitre des actions réalisées, la création d’un pôle commercial, réseaux et communication, comportant cinq directions centrales. S’agissant des perspectives, le même responsable a exposé la feuille de route digitalisation 2024-2026 de la CAAR. Une démarche qui s’appuie sur «l’amélioration de l’expérience client, l’augmentation de l’efficacité opérationnelle, le développement de nouveaux produits et services ainsi que la réduction des coûts».
Hacene Ouberrane, directeur général de la Compagnie, algérienne d’assurance et de réassurance (CAAR)
«Levier de croissance»
Dans le cadre de sa stratégie de développement, la compagnie a introduit en 2023 deux nouveaux produits. Il s’agit de l’assurance agricole et l’assurance-crédit fournisseur. Bien qu’en phase de déploiement, «ces nouvelles offres constituent un levier de croissance pour l’avenir de la compagnie», a-t-il indiqué. Concernant l’assurance agricole, elle offre, détaille Amel Zouaghi, directrice des risques simples, «une couverture financière en cas de sinistre, ce qui permet aux agriculteurs de maintenir leur stabilité économique et de continuer à investir dans leurs exploitations, malgré les imprévus».
Pour ce qui est de l’assurance-crédit fournisseur, Tarik Rahmoune, directeur risque management et conformité, l’a défini comme étant «un produit qui protège les entreprises contre le risque d’impayé de la part de leurs clients». Il permet aux entreprises d’assurer leurs créances et de sécuriser leurs transactions commerciales. En cas de non-paiement, l’assurance couvre les pertes, offrant ainsi une sécurité financière indispensable à la croissance des entreprises.
Quant à Abderrahmane Henni, directeur des finances et gestion des actifs à la CAAR, il a souligné que les émissions des titres de l’Etat par le biais du marché des valeurs du Trésor en Algérie s’inscrivent dans la politique générale du budget de l’Etat. Dans cette optique, la CAAR, explique l’intervenant, demeure «toujours un acteur très actif sur le marché des valeurs du Trésor en matière d’intermédiation avec un portefeuille constitué d’une panoplie de clients de différentes tailles, notamment les grands investisseurs dans le secteur public et privé avec un encours dépassant les 50 milliards de dinars».
Par ailleurs, invité à s’exprimer sur la nouvelle loi sur les assurances dont l’examen a été reporté à deux reprises au niveau du Conseil des ministres, le leader de la CAAR a déclaré que les compagnies d’assurance et les opérateurs du secteur ont formulé plusieurs propositions qui portent essentiellement sur «une meilleure organisation du marché» et «une révision du fonctionnement de la commission de supervision afin d’assurer plus d’indépendance et d’efficacité».
15,3 milliards DA de chiffre d’affaires
La CAAR a enregistré, fin 2024, un chiffre d’affaires de 15,3 milliards de dinars, en baisse de 3% par rapport à l’année précédente. Cette baisse, Ouberrane l’attribue au «départ de deux clients importants». Toutefois, en dépit de cela, le DG de la CAAR se réjouit des performances réalisées, entre autres, en termes de marge de solvabilité et la maîtrise des coûts. N. A.