Le congé de maternité atténuerait de manière significative le risque de développer un problème d’anxiété de séparation pendant la petite enfance. C’est pourquoi, la nouvelle extension de celui-ci en Algérie, passant de 3 mois et demi à 5 mois, a été bien accueillie par les mamans.
Ces dernières vont pouvoir mettre leur activité professionnelle en pause et profiter pleinement de leur enfant, tout en bénéficiant d’une garantie de l’emploi. «C’est un bonus accordé à l’enfant qui a un besoin réel de se sentir sécurisé», affirme Houria Ahcène-Djaballah, professeur de psychologie. Selon elle, l’attachement à la mère, lorsqu’il est ressenti comme sécurisé, est essentiel pour un développement psychologique sain. La spécialiste explique également que dès les premiers mois, l’enfant appréhende les situations par ses sens. «De ce fait, ce que ses sens ne perçoivent plus est vécu comme une disparition génératrice d’angoisse», précise-t-elle.
Et justement, cette angoisse de séparation, qui de base est normale, pourrait, par la répétition et la durée, se transformer en angoisse pathologique, elle-même constitutive de développements péjoratifs. Mme Ahcène-Djaballah va plus loin et assure que le système immunitaire psychique est lié à la relation mère-enfant, tout comme le physiologique dépend totalement du lait maternel durant les six premiers mois. D’ailleurs, toutes les études menées jusque-là ont prouvé que le congé de maternité a un effet direct et indirect sur le bien-être des enfants.
En effet, la santé des mères et des enfants est meilleure au cours de la première année de vie, étant donné que le lien entre les parents et l’enfant est plus fort et que le risque de stress psychologique et de dépression pour les mères est considérablement réduit.
A cet effet, Mme Ahcène-Djaballah assure que l’enfant prend, progressivement, conscience de son existence propre, différente de celle de sa mère et apprend que l’éloignement n’est que momentané et qu’il n’est pas abandonné. Finalement, le développement sain de l’enfant est fortement lié, selon la spécialiste, au bien-être de la mère.
D’autres études indiquent que le congé de maternité à un effet positif sur la santé physique des enfants de moins d’un an. En effet, une baisse du nombre d’enfants ayant un faible poids de naissance, du nombre de prématurés et de la mortalité infantile a été constatée. Cela aurait un rapport avec l’allongement de la période d’allaitement.
Donc, une bonne santé ainsi que ce lien de meilleure qualité entre enfant et parents les rendent plus résistants et contribuent ainsi de manière efficace à leur capacité à mieux faire face aux crises et aux défis.
C’est pour toutes ces raisons que Pr Houria Ahcène-Djaballah estime que toute décision qui favorise le bien-être de la mère et de l’enfant est un acquis pour l’avenir de la société.