Le chef de l’état s’est longuement confié samedi à la presse : Tebboune promet de nouvelles augmentations de salaires

01/04/2024 mis à jour: 02:07
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Photo : D. R.

Le président Tebboune a identifié trois axes prioritaires : l’augmentation des salaires, la préservation de la valeur du dinar algérien et le développement du secteur agricole.

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé samedi soir une série de mesures destinées à apporter un souffle d’espoir aux Algériens, particulièrement affectés par la montée en flèche de l’inflation. Au cœur de ces annonces, une initiative majeure : le doublement des salaires qui serait, selon lui, mise en œuvre progressivement d’ici 2026/2027.

Pour réaliser sa promesse, le chef de l’Etat compte sur l’essor de l’économie nationale d’ici 2026. «Nous avons réalisé jusqu’à présent une augmentation de 47% des salaires, et nous compléterons les 53% restants pour atteindre une augmentation totale de 100% d’ici à 2026/2027à l’horizon 2027», a-t-il asséné.

Le président Tebboune a identifié trois axes prioritaires : l’augmentation des salaires, la préservation de la valeur du dinar algérien et le développement du secteur agricole. L’augmentation salariale vise, d’après ses calculs, à atténuer les effets néfastes de l’inflation sur le pouvoir d’achat des citoyens, tout en insufflant un nouvel élan à l’économie nationale. En parallèle, il prévoit un produit intérieur brut (PIB) dépassant les 400 milliards de dollars dès le premier trimestre de 2026.

S’agissant de la réévaluation de la monnaie nationale, le président de la République a assuré qu’elle se fera à «travers des mesures économiques, y compris les mécanismes de taux de change au niveau de la Banque centrale, soulignant que le rôle de cette mesure était de réduire la valeur des importations et soutenir ainsi le pouvoir d’achat».

Il a précisé, dans ce cadre, que la valeur du dinar avait baissé dans un contexte particulier et dans des «circonstances illogiques marquées par l’injection de fonds via la planche à billets, dont nous subissons aujourd’hui les répercussions».

Ces mesures seront accompagnées d’une augmentation du volume des investissements dans le pays, a indiqué le président de la République qui s’est félicité du nombre important de projets inscrits au niveau de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), estimés à près de 6000 projets d’investissement, dont «la moitié a été lancée».

Au-delà de ces initiatives, le chef de l’Etat a exprimé sa volonté de placer l’agriculture au cœur du redressement économique de l’Algérie. Il révèle avec fierté que la valeur de la production agricole nationale s’élève déjà à 35 milliards de dollars, soit 18% du PIB, contre plus de 5% pour le secteur industriel.

Aussi a-t-il mis l’accent sur la sécurité alimentaire et le développement rural, affirmant vouloir mettre l’initiative entre les mains des professionnels du secteur, loin des contraintes d’un contrôle centralisé. «Je ne crois pas que le ministère de l’Agriculture doit contrôler, depuis la capitale, la production agricole à Tamanrasset, Djelfa ou El Menia.

L’agriculture exige l’esprit d’initiative et l’Union nationale des paysans algériens (UNPA) doit prendre les choses en main avec l’aide de l’Etat, notamment à travers la création de coopératives», a-t-il déclaré, soulignant que les acteurs locaux, en collaboration avec l’Etat, devraient jouer un rôle central dans la gestion des activités agricoles.

Il a notamment prôné la création de coopératives pour dynamiser le secteur. Le Président a néanmoins pointé du doigt l’absence de données précises sur l’agriculture, soulignant la nécessité d’un recensement général pour combler ce vide informationnel. Cette lacune a conduit, selon lui, à des importations parfois inadéquates, dictées par la capacité financière plutôt que par les besoins réels du pays.

Il salue néanmoins ce qu’il dit être des «succès remarquables» obtenus dans plusieurs régions du pays, citant les exemples d’El Oued, de Biskra et de Boumerdès. Ces régions ont réalisé ce qu’il a qualifié de «miracles», démontrant ainsi le potentiel agricole et la détermination des acteurs locaux.

Un autre aspect de cette vision est l’orientation des fermes pilotes occupant une superficie de 164 000 hectares vers des productions spécifiques, telles que les huiles végétales, l’arboriculture fruitière et la production céréalière. Cette diversification vise, d’après lui, à renforcer la sécurité alimentaire du pays et à exploiter pleinement son potentiel agricole.

Le président Tebboune a annoncé, par ailleurs, un accord prometteur avec un «partenaire arabe respecté» pour un projet d’élevage bovin de 100 000 têtes de bétail, qui devrait permettre à l’Algérie de produire de la poudre de lait pour la première fois sur son territoire, dans la wilaya d’Adrar.

Répondant à une question sur la Haute Commission nationale des recours liés à l’investissement qu’il a récemment installée, le président de la République a affirmé que les décisions de cette commission seront «exécutoires», ajoutant qu’elle constitue l’une des mesures prises pour rassurer les investisseurs et éliminer les obstacles administratifs afin d’accélérer la réalisation des investissements.

Et concernant l’expression «Aami Tebboune» (oncle Tebboune) affectionnée par certains et utilisée parfois par de jeunes Algériens, le président de la République sourit et dit : «J’ai toujours eu une affection particulière pour la jeunesse de mon pays, et ce surnom reflète la relation paternelle que j’ai avec eux.»

«La Présidentielle anticipée ? Les raisons sont purement techniques»

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé samedi, lors de son entrevue périodique avec les représentants des médias nationaux, que la décision d’organiser une élection présidentielle anticipée le 7 septembre prochain est liée à des «raisons purement techniques» qui n’ont aucune incidence sur cette échéance ou son déroulement.

De plus, a-t-il poursuivi, «décembre n’est pas la date réelle de l’élection présidentielle en Algérie», ajoutant que le reste n’est que philosophie et conjectures qui varient selon les parties qui nous soutiennent ou qui s’opposent à nous.

Le président Tebboune a estimé, dans ce sens, que le mois de septembre est «le moment propice pour la tenue de ce rendez-vous électoral, car coïncidant avec la fin des vacances d’été et le début de la rentrée sociale pour de nombreux Algériens à l’intérieur et à l’extérieur, qui pourront ainsi exprimer leur voix».

Commentant les informations relayées par certains médias qui tentent de lier l’organisation de l’élection anticipée à une crise au sommet du pouvoir, tandis que d’autres évoquent un départ imminent du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, du pouvoir, le président a répondu : «Ceux-là sont des personnes malades qui continueront à chercher à perturber la stabilité du pays en diffusant des rumeurs.»

Quant à sa candidature à la prochaine élection présidentielle, le président de la République s’est abstenu de répondre, se contentant de dire : «Je pense que ce n’est pas le moment approprié pour répondre à cette question, car il y a encore un programme que je suis en train de mettre en œuvre.» A. Z.

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