L’art de la céramiques avec ses formes et couleurs

08/01/2022 mis à jour: 03:42
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Photo : D. R.

A travers sa dernière publication intitulée Céramiques d’Alger, toute une histoire, Rachid Sidi Boumedine propose une véritable plongée 
dans l’univers de la céramique ancienne.

Publié récemment aux éditions ANEP, ce beau livre de 199 pages se donne à feuilleter avec beaucoup d’intérêt. En effet, l’incipit Céramiques d’Alger, toute une histoire s’ouvre avec intérêt et se referme avec des bénéfices plein le cœur. Rachid Sidi Boumedine est enseignant-chercheur en urbanisme et aménagement.

Il a dirigé plusieurs organismes publics et des recherches. Après sa retraite, il a travaillé pour l’Unesco et dirigé des recherches au Cread, en qualité de directeur de recherches associé, avant sa retraite, il se consacre à la consultation et à l’écriture.

Dans la préface, l’historien et archéologue Abderrahmane Khelifa note que «les céramiques apposées aux murs des maisons du vieux centre historique ou dans les maisons du hafs sont une preuve vivante et historique du rôle que joua Alger dans l’histoire de la Méditerranée. Et Rachid nous montre que la notion du patrimoine ne saurait recouvrir des choses mortes mais fait partie des héritages vivants de notre société…

Son travail ne revient pas figer la présentation de ces carreaux sous forme d’un catalogue comme il en existe tant, mais consiste à intégrer leur utilisation dans la décoration des habitations et palais dans le contexte économique et social de l’époque, à savoir la période qui va du XVIIe au XIXe siècle inclus.» Céramiques d’Alger, toute une Histoire, de Rachid Sidi Boumedine, est avant tout un beau livre à la maquette soignée, rehaussée d’une iconographie de grande qualité.

Les collections de céramiques qui se donnent à découvrir sans une nostalgie certaine se conjuguent avec esthétiques raffinées. Les belles illustrations authentiques sont accompagnés le plus souvent d’un texte explicatif, situant les céramiques dans leur contexte historique et artistique à la fois, entraînant plus d’un dans la magie de ces fabuleux décors et dans les arcanes de leur provenance.

Dans une introduction en guise de plaidoyer, l’enseignant et chercheur Rachid Sidi Boumedine avertit qu’il n’est ni un historien de l’art, ni un architecte encore moins un céramiste. «A la rigueur, je peux me souvenir de ce que je fus chimiste dans une vie antérieure e que je sais donc ce qu’est un oxyde, base en général, de la confection des métaux.

Mais cela n’a qu’un lointain rapport avec l’angle sous lequel je prétends aborder cette question de céramiques de La Casbah d’Alger… Je suis né au Clos Salembier, dans une maison à wast addar et que je ne l’ai quittée que pour une autre de même style, construite celle-ci par mon père en 1950 et qui reste notre maison familiale, c’est-à-dire à mes yeux, envers et contre tous, une vraie maison.

S’il s’est forgé dans mon inconscient cette idée que toute maison a forcément une cour intérieure, centre de la vie, alors que les éblouissements et la fulgurance qu’à produits en moi dans mon enfance la rencontre à La Casbah avec cette abondance de céramiques, de couleurs, de bois et de marbres travaillés et des zellidj pourraient expliquer mon attrait pour la céramique.»

A travers cette introduction en guise de plaidoyer, l’auteur invite le potentiel lecteur à découvrir six volumineux chapitres, assortis d’une conclusion finale. Parmi les chapitres abordés avec art et manière, citons entre : «Vers une problématique», «Les surprises d’une recherche», «Echanges culturels commerciaux», «Un art islamique ? Règles générales de composition des figures», «Itinéraires et origines des céramiques d’Alger» et «Les céramiques et leurs pays d’origine».

L’universitaire Rachid Sidi Boumedine pose son regard sur les céramiques d’Alger en s’intéressant à la période comprise entre le XVIIIe et le XXe siècles. L’auteur précise qu’en définitive, les céramiques d’Alger, même si elles font en quelques sorte partie des emblèmes d’une architecture locale, n’ont pas été produites en Algérie.

Si les matériaux étaient importés d’Espagne, d’Italie et de Tunisie, l’architecture était purement locale. Parmi les figures de base les plus essentielles, le sociologue Rachid Sidi Boumedine revient sur les compositions polygonales, à base du triangle équilatéral, à base carrée, à base pentagonale ainsi que les compositions végétales. L’ouvrage se referme sur les céramiques et leurs pays d’origine, à l’image de la céramique d’origine andalouse, italienne, tunisienne, hollandaise et ottomane

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