Lancement hier d'une stratégie nationale globale : Cap sur la lutte contre la corruption

16/07/2023 mis à jour: 07:54
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Photo : D. R.

Le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, déclare que la Stratégie nationale de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption (2023-2027), lancée hier, «sera désormais un document contraignant pour toutes les parties, afin qu’elle ne reste pas lettre morte».

Le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, réitère l’appel de l’Algérie aux pays et aux partenaires étrangers à coopérer en vue de récupérer les fonds détournés. «Je profite de cette occasion pour inviter tous les pays et les partenaires étrangers à nous aider et à aider tous les pays en développement en vue de récupérer l’argent détourné et transféré à l’étranger», a-t-il déclaré, à l’occasion du lancement, hier à Alger, de la Stratégie nationale de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption (2023-2027).

Dans son allocution prononcée devant les présents, hier, au Centre international des conférences (CIC), le premier responsable du gouvernement affirme «qu’il n’est pas normal que ces pays et ces instances internationales nous demandent de lutter contre la corruption, et dans le même temps ils ne nous donnent pas un coup de main pour récupérer les fonds détournés». «Parfois, ils (ces pays, ndlr) assurent un refuge pour ces fonds. Nous demandons à ces organes et à ces pays ayant bénéficié de la domiciliation de cet argent chez eux à nous aider à les récupérer», lance-t-il.

Revenant sur cette stratégie nationale, Aïmene Benabderrahmane affirme que celle-ci «sera désormais un document contraignant pour toutes les parties, afin qu’elle ne reste pas lettre morte». «Il convient de suivre la mise en œuvre de ce document selon les indicateurs mesurables prévus en vertu des systèmes de suivi et d’évaluation accompagnant la stratégie pour la période 2023-2027, et ce, sous la supervision d’une instance nationale composée de divers acteurs officiels et partenaires sociaux, conduite par la présidente de la Haute Autorité de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption», martèle-t-il.

Et d’ajouter : «La corruption est un phénomène transnational aux ramifications et formes multiples, d’où la nécessité d’une planification stratégique reposant sur des bases et des méthodologies scientifiques, en s’inspirant des expériences des autres pays et en coopérant avec les organisations activant dans ce cadre.»

Moralisation de la vie publique

L’orateur rappelle, dans la foulée, que «le président Abdelmadjid Tebboune, avait accordé depuis son élection une grande importance à la lutte contre la corruption, sous toutes ses formes, pour l’édification d'une Algérie nouvelle fondée sur l’Etat de droit». «Le président de la République a accordé, depuis son élection, une grande importance à la moralisation de la vie publique et à la lutte contre la corruption, sous toutes ses formes.

Cela à travers la mise en œuvre de plusieurs engagements, notamment ceux relatifs au renforcement de la bonne gouvernance et à la réforme globale de la justice (…)», dit-il, précisant que l’objectif est de «fonder un Etat de droit et consacrer la justice sociale, l’égalité et la démocratie participative en vue de réaliser le bien-être et la prospérité du citoyen».

Par la même occasion, il souligne «l’intérêt voué à la création de la Haute Autorité de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption et les larges prérogatives qui lui ont été conférées, l’habilitant essentiellement à mettre en place une stratégie nationale de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption». Par ailleurs, M. Benabderrahmane précise que «cette stratégie, qui a fait l’objet de larges consultations nationales et internationales, constitue l’une des lignes directrices qui seront adoptées au niveau des établissements publics, du secteur économique public et privé et de la société civile, toutes franges confondues».

Et cela, enchaîne-t-il, «selon les mécanismes mis en place par cette stratégie conformément aux lois en vigueur, notamment la Constitution de 2020, la Convention des Nations unies contre la corruption, la loi 06-01 relative à la prévention et la lutte contre la corruption et la loi 22-08 fixant l’organisation, la composition et les attributions de la Haute Autorité de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption». 

Salima Mousserati  : «La lutte contre la corruption pour réaliser les objectifs de développement durable 2030»

La présidente de la Haute Autorité de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption, Salima Mousserati, souligne l’importance de renforcer la transparence, la reddition de compte et la lutte contre la corruption pour réaliser les Objectifs de développement durable (ODD) pour l’horizon 2030.

Dans son allocution à l’occasion du lancement officiel, hier à Alger, de la Stratégie nationale de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption, elle précise que son instance «s’est basée dans l’élaboration de cette stratégie sur le plan 2030». «Ce dernier souligne l’importance de renforcer la transparence, la reddition de compte et la lutte contre la corruption pour réaliser les ODD, et met clairement en évidence le lien entre la corruption, la paix, les sociétés justes et inclusives dans l’objectif 16, ainsi que dans la déclaration politique issue de 32e Assemblée générale extraordinaire de l’ONU», indique-t-elle.

Selon elle, il est impératif de «se référer à l’approche des ODD lors de l’élaboration des programmes sectoriels destinés à l’exécution, au suivi et à l’évaluation de la Stratégie nationale de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption, susceptible d’habiliter l’Algérie à atteindre, efficacement et effectivement, les objectifs tracés pour l’horizon 2030».

La Stratégie nationale, ajoute-t-elle, «vise à mettre en place une série de dispositions et plans stratégiques sectoriels tendant principalement à traiter la problématique de changement du comportement de l’individu et des groupes en vue de renforcer la transparence et la prévention et la lutte contre la corruption au niveau des secteurs public,économique et de la société civile, étant des acteurs concernés par la mise en œuvre et le suivi de cette stratégie». R. N.

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