L’agression israélienne contre l’enclave palestinienne se poursuit depuis 26 jours : Les combats au sol font rage à Ghaza

02/11/2023 mis à jour: 14:05
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Le camp de Jabalia a encore été bombardé hier, moins de 24 heures après le bain de sang provoqué par des raids aériens ayant fait plus de 400 morts

Le pilonnage de la Bande de Ghaza se poursuit, sans discontinuité, depuis 26 jours. Jouissant d’une impunité déconcertante, les forces d’occupation israéliennes enchaînent les massacres dans cette enclave palestinienne de 2,3 millions d’habitants, sans que le cessez-le-feu demandé avec insistance par les Nations unies et appuyé par de nombreux Etats ne puisse être imposé.

 Le camp de Jabalia, situé à l’extrême Nord et abritant plus de 160 000 habitants, a encore été bombardé, hier, moins de 24 heures après le bain de sang provoqué par des raids aériens intenses ayant fait plus de 400 morts et des centaines de blessés dont certains se trouvent dans un état grave. «Cet après-midi (hier, ndlr), des dizaines de civils palestiniens sont tombés en martyrs et d’autres ont été grièvement blessés, lors de bombardements israéliens violents ciblant une zone résidentielle dans le camp de réfugiés de Jabalia», indique l’agence palestinienne Wafa, citant des sources médicales locales. 

L’acharnement israélien sur ce camp le plus peuplé de Ghaza a fait réagir le secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe (CCG), Jassem Muhammad Al-Budaiwi, qui a qualifié le massacre commis par l’armée israélienne dans ce camp de «crime de guerre odieux». «Le massacre du camp de Jabalia est un crime de guerre odieux commis par les forces d’occupation israéliennes contre des personnes innocentes dans la Bande de Ghaza», a-t-il affirmé dans des déclarations publiées par l’agence de presse saoudienne SPA. Pour le premier responsable du CCG, «ce crime odieux est une indication claire de l’escalade inhumaine et immorale d’Israël contre les Palestiniens». 

Il considère cela comme «une violation des dispositions des lois, coutumes et conventions internationales, en particulier de la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies du 27 octobre 2023» qui appelait  à «une trêve humanitaire immédiate, durable et soutenue». Al-Budaiwi demande ainsi à la communauté internationale d’«assumer ses responsabilités et ses devoirs, en particulier le Conseil de sécurité, en arrêtant immédiatement les tirs et en appliquant une trêve humanitaire qui préserve la vie des civils et permet à l’aide humanitaire d’entrer immédiatement dans la Bande de Ghaza».
 

Sept otages tués dans des bombardements

Le chef des opérations humanitaires de l’Organisation des Nations unies, Martin Griffiths, a, de son côté, vivement dénoncé le bombardement du camp de réfugiés de Jabalia. «C’est simplement la dernière atrocité en date frappant les habitants de Ghaza où les combats sont entrés dans une phase encore plus terrifiante, avec des conséquences humanitaires de plus en plus épouvantables», a-t-il affirmé dans un communiqué. Les bombardements intenses sur ce camp ont causé la mort de «sept otages dont trois détenteurs de passeports étrangers», à en croire l’annonce faite par les Brigades Izz al-Din al-Qassam, la branche militaire du mouvement de la résistance palestinienne Hamas, sur la plateforme sociale Telegram. Depuis le début de l’agression sanglante israélienne contre l’enclave palestinienne, plus de 8800 Palestiniens ont été tués et 24 000 blessés. 

Selon le ministère palestinien de la Santé, 73% des victimes sont des enfants, des femmes et des personnes âgés. En Cisjordanie aussi, quelque 130 Palestiniens ont été tués et 2 100 blessés lors de multiples attaques de l’armée israélienne à Jérusalem-Est depuis le 7 octobre. Selon l’agence Wafa, pas moins de 177 000 habitations ont été détruites depuis le début de l’agression. Le secteur de la santé a été, de son côté, la cible de 270 attaques. La ministre palestinienne de la Santé, Mai Al Kaila, a alerté, hier, sur le fait que le seul hôpital de traitement de cancer dans la Bande de Ghaza a été mis hors service, à cause d’une panne de carburant due aux bombardements incessants des forces d’occupation. 
 

Les Palestiniens résistent 

Tout en continuant les bombardements, les forces d’occupation tentent d’élargir leur incursion terrestre en axant sur l’extrême nord de la Bande, où les combats font rage. Les Brigades Izz al-Din al-Qassam ont déclaré avoir réussi, hier, à détruire quatre véhicules blindés et infligé des pertes considérables aux forces d’occupation ayant pénétré dans la localité de Beit Hanoun, nord-est de la Bande. 

Les mêmes brigades ont annoncé avoir bombardé avec des obus de mortier les forces israéliennes stationnées au niveau de la localité de Juhr al-Dik, dans la même zone, avec des obus de mortier. Comme elles ont également pu endommager par des missiles de la base militaire israélienne de «Raim»,  quartier général du commandement de la «division Ghaza». Pas moins de 15 soldats des forces de l’occupation ont été tués par la résistance palestinienne depuis le début des combats au sol. Dans cette sale guerre menée aux Palestiniens, les coupures d’internet reviennent. 
 

Ainsi, l’opérateur palestinien des télécommunications, Paltel, a annoncé, hier, une nouvelle coupure de toutes lignes téléphoniques et d’internet dans la Bande de Ghaza, soumise à un répugnant siège total depuis un mois. L’Agence France Presse (AFP) a affirmé que son correspondant sur place a pu confirmer cette coupure. Il s’agit de la deuxième coupure des communications et d’internet dont sont victimes les Ghazaouis en moins d’une semaine. L’ONG américaine Human Rights Watch (HRW) a exprimé ses vives inquiétudes quant à cette nouvelle coupure qui va visiblement servir à «couvrir des atrocités de masse». 
 

Rappel d’ambassadeurs 

La persistance de l’agression israélienne contre Ghaza a poussé plusieurs pays à rappeler leurs ambassadeurs. C’est le cas de la Jordanie, du Chili et de la Colombie. «Aujourd’hui (hier, ndlr), le ministre des Affaires étrangères Ayman Al-Safadi a décidé de rappeler immédiatement l’ambassadeur jordanien en Israël», a annoncé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué, dans lequel il «rejette  et «condamne  la guerre israélienne continue à Ghaza qui tue des innocents, provoque une catastrophe humanitaire sans précédent».

 Mettant en garde contre une «expansion» de cette guerre qui «menacerait la sécurité de l’ensemble de la région ainsi que la sécurité et la paix mondiales», le ministère jordanien des Affaires étrangères a affirmé que «le retour des ambassadeurs dépend de la cessation par Israël de sa guerre à Ghaza, de la cessation du désastre humanitaire qui en résulte et de l’abstention de toute action qui prive les Palestiniens de leurs droits fondamentaux, y compris l’accès à la nourriture, à l’eau et aux médicaments, ainsi qu’une vie sûre et stable sur leur sol national». 

Le président colombien, Gustavo Petro, a, pour sa part, annoncé hier le rappel de son ambassadeur à Tel-Aviv pour des «consultations», «en signe de protestation» contre les crimes commis par l’occupation israélienne à Ghaza. 

«Si Israël n’arrête pas le massacre contre le peuple palestinien, nous ne pourrons pas y rester», a-t-il déclaré. Les mêmes raisons ont poussé le président chilien, Gabriel Buric, à rappeler son ambassadeur en Israël pour «consultations». La Bolivie, quant à elle, a annoncé, avant-hier, sa décision de «rompre» ses relations diplomatiques avec Israël. 
 

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