La Fondation culturelle Asselah accueille Walid Tighiouart : Un plasticien qui monte !

02/02/2025 mis à jour: 08:49
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Lartiste peintre Walid Tighiouart

Après avoir pris part à plus d’une vingtaine d’expositions collectives, le jeune plasticien  Walid Tighiouart prend l’initiative de présenter pour la première fois une compilation d’œuvres picturales à titre individuel l Des compositions qui invitent le regard à cligner des yeux pour saisir la sensibilité qui «enserre» le sujet.

 

L’espace de la Fondation culturelle Ahmed et Rabah Asselah lui ouvre grand les portes en accueillant, et ce, jusqu’au 22 février, dix-neuf de ses huiles sur toile qui «flirtent» avec cette école influente qui tend à s’affranchir des règles conventionnelles de la peinture, le cubisme, en l’occurrence. «Comment en êtes-vous arrivé à vous lancer dans la peinture et vous frotter à cette tendance qui fractionne le sujet dépeint ?» le questionne-t-on en balayant du regard ses tableaux. «Tout enfant, j’étais inspiré par les esquisses et le dessin architectural réalisés par mon père, un pur produit de l’Epau, qui m’a mis, je dois le reconnaître, en selle.»

 Et de s’étaler plus loin : «Il m’a d’abord initié au génie du trait et des formes. Je suis passé ensuite aux multiples styles que je déclinais dans le figuratif et parfois dans l’impressionnisme, avant d’opter au fil de mes connaissances pour cette mouvance picturale que les critiques rangent dans l’art de la décomposition des objets.» 

Le trait qu’il couche sur ses aplats semble figé pour l’œil, mais en mouvement pour le regard. Le geste de l’artiste Walid, ce natif de l’ex-Clos Salembier, ne court pas après la perspective dans son développement pictural, ce qui semble s’imposer, en revanche, dans ses toiles, est cette superposition de traits sobres et fragmentaires qui visent à aplatir le sujet et cette dominance de palette chromatique oscillant des tons vifs à ceux froids qu’il fait ressortir allègrement sur ses subjectiles.

Son coup de pinceau, il le doit aussi au plasticien Mohamed Tahar Laraba à qui il ne manque pas de rendre un vibrant hommage pour lui avoir prodigué de généreux enseignements. 

«Construire mon propre langage»

Dans cette expo qu’il présente en solo, le jeune «pelirrojo» d’El Madania n’est pas en quête de ce tracé savant, ce qui importe pour lui est de créer son propre langage, construire sa propre figure, sa propre scénographie qu’il vole au détour des quartiers d’Alger. 

En conversant avec l’artiste de 31 piges, on a cette impression que ce dernier invente sa propre table d’harmonie, revendique la paternité de ce qu’il entreprend tout en s’affranchissant de l’œil copieur. «Depuis ma prime enfance, le patrimoine matériel et immatériel n’a de cesse de nourrir mon imagination», tient-il à résumer. Les pièces de zellidj aux motifs géométrisés qu’il présente, «L’artisan planché» sur son œuvre qu’il immortalise pour la postérité, «L’objet en cuivre», «Danse du chaâbi», «Le mandole, cet instrument algérois», «La fille au qârdoûn (tresses)», «Femmes emmitouflées dans leur haïk», «La grande mosquée s’ouvrant sur la grande bleue», «Jardin d’essai avec sa luxuriance florale et sa faune» sont entre autres compositions qui convoquent un pan de mémoire d’une cité millénaire que l’artiste peintre met en avant avec une approche d’art visuel contemporain. En somme, une collection d’œuvres qui vaut bien une virée …  Farouk Baba-Hadji
 

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