La femme sahraouie célèbre, aujourd’hui, la Journée internationale des femmes avec toutefois un goût d’inachevé, tant son pays demeure encore sous occupation par le Maroc qui bafoue ses droits et la prive de sa liberté, des conditions indispensables pour poursuivre sa lutte et espérer un jour porter très haut l’étendard de la liberté de sa chère patrie.
Ainsi, le 8 Mars constitue une halte pour les femmes sahraouies pour se rappeler les souffrances infinies que ne cesse de leur infliger l’occupant marocain et de dénoncer ses agissements inhumains dans les territoires sahraouis occupés, où l’honneur et la dignité de la femme sahraouie sont bafoués au quotidien dans le but de les dissuader de croire en la lutte et l’indépendance du Sahara occidental.
Toutefois, la Journée internationale des femmes constitue aussi une occasion pour les femmes sahraouies d’être fières de leurs sacrifices et de leur lutte sans merci contre l’occupant marocain qui ne cesse d’accroître ses violations dans les territoires occupés.
Dans ce contexte, la ministre sahraouie de la Coopération, Fatima Al Mahdi, a indiqué à l’APS que la célébration de la Journée internationale des femmes se décline en deux dimensions.
«D’une part, elle rappelle le premier martyr sahraoui tombé sur le champ de bataille contre l’occupant, et de l’autre, elle constitue une occasion de méditer les réalisations et sacrifices des femmes sahraouies, en vue de se libérer du joug colonial et reconquérir la moindre parcelle de leurs territoires occupés».
Rappelant, dans ce sens, que le rôle de la femme sahraouie a toujours été central et déterminant, que ce soit pendant la période coloniale espagnole ou durant la guerre de libération contre la machine militaire marocaine depuis 1975, Mme Al Mahdi a souligné que «la participation des femmes sahraouies est étroitement liée au projet national sahraoui visant à inculquer aux Sahraouis les principes de justice et de droit, particulièrement l’égalité entre l’homme et la femme».
Elle a précisé, à cet égard, «que la femme sahraouie joue un rôle de premier ordre, et ce, non seulement sur le front, mais aussi sur les plans politique, culturel, économique et social». Selon elle, la femme sahraouie incarne un modèle unique et spécial, car elle a été à l’avant-garde dans la bataille menée par le peuple sahraoui pour se débarrasser de l’occupant marocain et a participé en force au niveau des instances officielles.
Et dans le cadre de la politique menée par le Front Polisario, seul et légitime représentant du peuple sahraoui, Mme Al Mahdi a souligné que «les femmes ont été un élément important ayant bénéficié de cette politique et ont pu mettre en œuvre une expérience unique en étant leaders dans des situations difficiles».
Elles sont à la fois le pilier de la famille sahraouie dans l’éducation d’une génération aspirant à l’indépendance et à l’émancipation du joug colonial, participent dans la vie politique et occupent des postes de responsabilité. Ceci se traduit notamment par sa participation aux récentes élections et sa forte représentation au Parlement sahraoui, ainsi que d’être à la tête de trois ministères du nouveau gouvernement formé en février dernier.
A cet égard, la ministre sahraouie a indiqué que les femmes «jouissent d’une large participation au niveau des instances sahraouies, et d’une importante présence dans les secteurs de l’éducation, de l’administration, de la santé, mais aussi du Parlement, du gouvernement et du secrétariat national du Front Polisario». La ministre a précisé qu’au niveau continental, «la femme sahraouie a pu occuper le poste de députée au Parlement africain et de vice-présidente du Forum social et culturel africain, en plus de sa participation à tous les programmes et activités de l’Union africaine».
L’histoire a enregistré des noms de femmes sahraouies écrits en lettres d’or qui resteront immortels dans les annales de la lutte sahraouie pour la liberté.
A noter que l’article 41 de la Constitution de la République arabe sahraouie démocratique fait référence au «renforcement du rôle de la femme dans la vie politique, sociale et culturelle et sa participation à la construction de la société et au développement du pays».