Le secrétaire général de l’ONU a souligné l’impact paralysant de la dette sur les économies en développement. Et d’ajouter qu’«au lieu d’un filet de sécurité, les pays en développement sont confrontés à un système obsolète, dysfonctionnel et injuste qui ne répond pas à leurs besoins».
La dette mondiale a atteint 313 000 milliards de dollars en 2023, indique une étude faite par les services économiques des Nations unies. Cette situation serait particulièrement alarmante dans les économies en développement.
La même source révèle que plus d’un cinquième des recettes fiscales de 25 pays en développement a été consacré au service de la dette extérieure, alors que les coûts d’emprunt extrêmement élevés ont conduit des pays comptant au total quelque 3,3 milliards d’habitants, soit environ 40% de la population mondiale à dépenser davantage en paiement d’intérêts qu’en initiatives dans les domaines de la santé ou de l’éducation.
Cette situation alarmante pousse le secrétaire général ainsi que le président de l’Assemblée générale des Nations unies à lancer un appel en faveur d’une «réforme urgente du système financier mondial, quant à la manière d’aborder l’allégement de la dette au nom des milliards de citoyens vivant dans les pays en développement. «Aucun exemple de l’échec de l’architecture financière internationale n’est plus flagrant que sa gestion de la dette.
Les quatre dernières années n’ont été rien de moins qu’un désastre pour la dette», assure Antonio Guterres en s’adressant le 15 avril à une réunion de haut niveau de l’Assemblée générale consacrée à la viabilité de la dette et l’égalité socio-économique pour tous.
Le SG de l’ONU a souligné l’impact paralysant de la dette sur les économies en développement et d’ajouter qu’au «lieu d’un filet de sécurité, les pays en développement sont confrontés à un système obsolète, dysfonctionnel et injuste qui ne répond pas à leurs besoins».
Et de faire remarquer que «le fardeau du service de la dette extérieure laisse à de nombreux pays peu de moyens d’investir dans les services bénéficiant à leur propre population». Le président de la 78e session de l’Assemblée générale, Dennis Francis, a mis l’accent dur l’aggravation des inégalités entre les pays riches et les pays pauvres.
«D’ici 2030, on estime que 600 millions de personnes resteront appauvries, ce qui témoigne de la lenteur des progrès qui sont loin d’atteindre nos objectifs de développement durable», dit-il en précisant que 10% de la population mondiale possède 76% de la richesse mondiale.
Si le monde est en passe de voir son premier trillionnaire d’ici 2030, i faudra encore 229 ans pour éradiquer la pauvreté. «Il est clair que le fossé entre le Nord riche et le Sud en développement se creuse, limitant de plus en plus les chances de vie des personnes qui y vivent», souligne Dennis Francis.
Le SG de l’ONU plaide, pour sa part, en faveur de la nécessité d’une planche de salut pour que les pays en développement puissent s’extraire des «sables mouvants de la dette». La réforme de l’architecture financière mondiale passe par l’amélioration de la transparence de la dette, l’augmentation des prêts en, monnaie locale et le développement de nouveaux instruments de dette.
«Par-dessus tout, nous devons accroître la représentation des pays en développement dans le système et dans toutes les décisions qui sont prises. Ils ont besoin d’un siège à la table de négociations. Ils méritent un siège à cette table», affirme Guterres. Ceci en rappelant que le programme de relance des objectifs de développement durable, doit prendre vie.
Le programme en question vise à obtenir des financements annuels supplémentaires de la part des pays les plus développés du monde, afin de mettre en œuvre le Programme de développement durable à l’horizon 2030.
«Nous devons augmenter considérablement les financements abordables et à long terme, principalement par l’intermédiaire des banques multilatérales de développement», souligne Guterres en «exhortant les créanciers mondiaux à envisager des pauses sur la dette pour les pays vulnérables et les institutions financières internationales à les aider à restructurer leur dette».