La course aux élections sénatoriales est lancée. Le mandat de plus de 80 sénateurs sur les 174 composant la Chambre haute du Parlement prendra fin mercredi prochain. La présidence du Conseil de la nation est concernée par le prochain renouvellement.
Salah Goudjil, âgé de 94 ans, ne pourra pas, selon la Constitution et la Cour constitutionnelle, succéder à lui-même. Il devra donc céder sa place à l’occasion de ce scrutin qui interviendra le 9 mars de l’année courante. M. Goudjil est à la tête du Conseil de la nation depuis avril 2019. Il avait remplacé Abdelkader Bensalah, appelé à assurer l’intérim du chef de l’Etat suite à la démission du président Abdelaziz Bouteflika.
Il a été nommé sénateur du tiers présidentiel le 8 janvier 2013, il a bouclé ses 12 ans comme sénateur, soit deux mandats de six ans, la limite que fixe la Loi fondamentale. A ce sujet, l’article 134 de la Constitution précise que «le président du Conseil de la nation est élu après chaque renouvellement partiel de la composition du Conseil, il doit remplir les conditions prévues à l’article 87 de la Constitution».
La Cour constitutionnelle a également tranché sur l’interprétation de l’article 122 de la Constitution de 2020, objet de saisine, justement, par le président du Sénat et portant sur le nombre des mandats des sénateurs et leur durée, ainsi que le mandat du président du Conseil de la nation. «Nul ne peut exercer plus de deux mandats parlementaires consécutifs ou séparés», stipule cet article.
La Cour constitutionnelle a souligné que l’esprit de la Constitution «consacre le principe de l’alternance démocratique et l’article 122 détermine le mandat du membre du Parlement». L’élection du deuxième personnage de l’Etat constitue, selon nos sources, l’unique enjeu politique des sénatoriales.
Par ailleurs et au sujet des préparatifs, les partis politiques se lancent dans les primaires. Ils accélèrent la cadence pour être au rendez-vous, d’autant qu’ils ne disposent que de 20 jours pour le dépôt des dossiers de candidature.
Réunion des mouhafadhate
En effet, l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) a fixé la période allant du 23 janvier au 16 février pour le retrait des formulaires de déclaration de candidature pour les membres des APW et APC souhaitant se porter candidat aux élections de renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation prévue pour le 9 mars de l’année en cours.
A ce titre, le FFS envisage de sillonner une dizaine de wilayas et de présenter quatre candidats, dont Farid Oumahamad, élu d’Alger, Mohammed Klaleche, président de l’APW de Tizi Ouzou, Youcef Boukoucha, vice-président de l’APW de Béjaïa et enfin le président de l’APC de Bouira.
Du côté du FLN, son secrétaire général, Abdelkrim Benmbarek, a adressé «une note urgente» au comité de transition des mouhafadhate leur demandant de tenir des réunions dans l’immédiat avec les membres du comité central du parti au niveau des wilayas, afin de faire le point sur la participation des élus aux élections primaires en prévision du renouvellement partiel des membres du Sénat.
L’ex-parti unique, qui gère une grande partie des assemblées locales, tentera de confirmer sa domination au niveau de la Chambre haute du Parlement. Une tâche qui ne sera pas facile, d’autant que 34 sur 52 sénateurs dont il dispose au Sénat seront concernés par le renouvellement.
D’autres entités politiques se sont déjà lancées dans la pré campagne, c’est le cas du Front El Moustakbal qui était hier en conclave. Faut-il rappeler pour ce qui est des conditions de candidature que le candidat au Conseil de la nation doit «avoir accompli un mandat complet en qualité d’élu dans une assemblée populaire communale ou de wilaya».
Il doit également «justifier sa situation vis-à-vis de l’administration fiscale, et ne pas avoir fait l’objet de condamnation définitive à une peine privative de liberté pour crime ou délit et non réhabilité, à l’exception des délits involontaires».
La loi stipule que le candidat doit «ne pas être connu, de manière notoire, pour avoir eu des liens avec l’argent douteux et les milieux de l’affairisme et pour son influence directe ou indirecte sur le libre choix des électeurs, ainsi que sur le bon déroulement des opérations électorales ».