La Cnuced estime que «les risques d’amplification des guerres commerciales combinés aux défis géopolitiques jettent un voile d’incertitude sur les perspectives 2025».
Selon ONU Commerce et Développement, anciennement Cnuced, le commerce mondial devrait atteindre un record en 2024 en atteignant un niveau record de 33 000 milliards de dollars. Mais cela c’était avant l’accession de Donald Trump à la présidence américaine.
Est-ce que l’année prochaine sera aussi prometteuse pour le commerce mondial ? La Cnuced estime que «les risques d’amplification des guerres commerciales combinés aux défis géopolitiques jettent un voile d’incertitude sur les perspectives 2025». L’agence onusienne souligne, en effet, que les perspectives commerciales pour l’année prochaine sont assombries «par d’éventuels changements dans la politique des Etats-Unis, notamment des droits de douane plus importants qui pourraient perturber les chaînes de valeur mondiales et avoir un impact sur les principaux partenaires commerciaux».
Ainsi, les pays les plus susceptibles d’être impactés par la nouvelle politique commerciale américaine sont «ceux qui ont d’importants excédents commerciaux avec le pays et des barrières tarifaires plus élevées», dont la Chine (environ 280 milliards de dollars d’excédent commercial), l’Inde (45 mds de dollars), l’UE (205) et le Vietnam (105).
«D’autres pays ayant des excédents commerciaux, comme le Canada (70 mds de dollars), le Japon (70), le Mexique (150) et la République de Corée (50), peuvent également être confrontés à certains risques, bien qu’ils imposent des droits de douane relativement moins élevés sur les importations américaines ou qu’ils ont conclu des accords commerciaux avec le pays», indique le rapport de la Cnuced. Ce dernier exhorte les pays en développement à «adopter des politiques ciblées qui favorisent la diversification du commerce».
Baisse du commerce automobile
La SG de la Cnuced, Rebeca Grynspan, affirme que «pour saisir les opportunités en 2025, les économies en développement ont besoin d’un soutien coordonné pour naviguer à travers l’incertitude, réduire les dépendances et renforcer leurs liens avec les marchés mondiaux».
En 2024, le commerce mondial a enregistré une augmentation de l’ordre de 1000 milliards de dollars pour atteindre 33 000 milliards, soit une croissance de 3,3%. Cette hausse est due en grande partie à une hausse de 7% du commerce des services.
Encore une fois, les pays développés ont tiré cette croissance grâce à la stabilité de la demande et une amélioration de la conjoncture, alors que les pays en développement sont confrontés à un ralentissement des échanges. «Traditionnellement de puissants moteurs du commerce mondial, les pays en développement ont été confrontés à des vents contraires en 2024, avec une contraction des importations de 1% et une baisse du commerce Sud-Sud de la même ampleur au troisième trimestre», précise la même source.
Les secteurs ayant connu de faibles performances dans le commerce de ces économies sont l’énergie qui a chuté de 2% sur le trimestre et de 7% sur l’année, et le commerce des métaux qui a connu une contraction de 3%. Le commerce automobile a également marqué une baisse de 3% au troisième trimestre, alors qu’il pourrait enregistrer une croissance de 4% sur l’année. La possibilité de rebondir est bel et bien offerte à ces pays en tirant profit des secteurs à forte croissance.
C’était le cas durant le troisième trimestre de l’année, où les économies en développement ont pu enregistrer des performances comme le commerce des technologies de l’information et de la communication et de l’habillement qui ont fait un bond de respectivement 13 et 14%. «Cette croissance souligne le potentiel de diversification et d’entrée dans les industries à valeur ajoutée. La stabilité des prévisions de croissance mondiale et la baisse de l’inflation offrent également la possibilité de renforcer la résilience de l’économie en 2025», note le rapport de la Cnuced.