Instantané / «Nafahate» ramadanesques ou gaspillage ?

02/04/2023 mis à jour: 05:25
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C’est devenu une tradition : avant la rupture du jeûne, une véritable frénésie rythme le pouls des rues, souks et autres supérettes, notamment lorsque l’astre flamboyant commence à décliner de son point de zénith avant de laisser place à la lumière vespérale du coucher.

 Comme chaque année, le long du neuvième mois lunaire, les ménages semblent ne pas ménager leur bourse et se laissent aller à la prodigalité et aux dépenses excessives. Bien que les gens n’aient de cesse de se plaindre de la cherté de la vie et de la mercuriale qui s’enflamme lors du mois sacré, le gaspillage alimentaire est on ne peut plus criant. Le constat n’est pas moins amer lorsqu’on voit au coin des rues de notre mégalopole, des sachets éventrés par où «dégoulinent» des  restes entiers de nourriture que la ménagère finit par balancer…  

Hormis la triste et sempiternelle image que nous renvoient nos quartiers, celle de voir les miches de pain entassées au pied de nos immeubles – soit plus de dix millions de baguettes jetées journellement –, le décor est bien planté aussi quand une autre partie de nos «nafahate» et «nachwate» gastronomiques finit par atterrir dans les poubelles publiques : la pâtisserie et la confiserie acquises avec des yeux plus gros que la panse. N’est-ce pas que cela devient choquant de voir des quantités non négligeables de zlabia, qalb ellouz et autres douceurs ramadhanesques terminer leur course dans des bacs à ordures ? 

A croire que la démesure et l’absence de modération semblent dicter les réflexes de jeûneurs peu enclins à la retenue et à l’épargne. Ceux-là mêmes qui, tenant à rehausser leur meida de manière dispendieuse, croient répondre aux mérites du jeûne. On achète à tour de bras et surabondamment pour faire bombance, alors qu’on est censés faire des économies lors du mois de Ramadhan dès lors qu’on a affaire à un seul repas au lieu de deux, comme le reste des onze mois de l’année hégirienne. A croire aussi que tous les produits du négoce de l’informel, qui jonchent les trottoirs et narguent ostensiblement les jeûneurs du mois du Pardon (tout dépend quel sens donner à ce dernier !) sont à saisir au vol...
 

Dans ce méli-mélo, il y a quand même cette belle image de solidarité sous notre ciel Algérie, celle qui se résume dans les actions de Bon Samaritain. On remarque par-ci, par-là le déploiement de foyers et d’établissements (restos et salles des fêtes) dans presque chaque arrondissement, accueillant la catégorie de SDF et de démunis à prendre leur pitance.

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