Instantané - Le Mawlid Ennabaoui, entre manara, pétards et qçaid

27/09/2023 mis à jour: 00:04
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Dans les années cinquante du siècle dernier, la cité de Sidi Abderrahmane Etthaâlibi accueillait le Mawlid Ennabaoui avec une animation et une joie indescriptibles qui épousaient l’air du temps. Outre les cantiques chantés dans les zaouïas et autres récits du Coran psalmodiés dans les mosquées, le Mawlid Ennabaoui était marqué à Alger par une tradition qui prodiguait de l’enjouement et de la bonne humeur.

Cette fête se résume aussi par la manara, une sorte de charpente étoilée soutenue par un axe en bois paré d’un serouel orné de festons qu’on illumine de fleurons de papier aux couleurs chatoyantes. Tout un rituel accompagne cette tradition «mouloudéenne», faisant partie du patrimoine immatériel qu’on observait dans certaines villes aussi comme Koléa, Miliana, Blida et Cherchell et que d’aucuns attribuent à la période fatimide.

Les manaras enjolivaient, en effet, l’ex-rue Porte-Neuve, l’ex-rue de Lyre et boulevard de la Victoire, se souviennent les octogénaires qui se rappellent, par ailleurs, de l’ambiance feutrée que procuraient les qacadine au mausolée éponyme de la cité du saint patron d’Alger. Mais, autres temps autres mœurs, me diriez-vous. Désormais, la jubilation se veut explosive...

Toute une panoplie de produits pyrotechniques envahit les espaces publics de la capitale, notamment le long de la rue Ali-Amar qui se transforme en zone libre abreuvée par les nababs qui passent par les mailles du filet douanier.

Les éventaires des petits revendeurs qui écoulaient pétards de fantaisie, bombes et double-bombes, feux de Bengale et autres joyeusetés n’offrent plus, ou très peu, cette année, ce genre de produits pyrotechniques ; les étals ne sont achalandés que de joyeusetés qui donnent de l’ambiance, sans risque apparent, contrairement aux années précédentes où ça détonait sec et fort bruyamment autour des piétons et automobilistes.

Cela n’empêche pas, en revanche, les petits revendeurs de se frotter les mains pour ramasser la thune à la pelle, tirée de tout l’attirail de bougies, guirlandes et autres luminaires sans omettre les artifices de divertissement destinés aux bambins qui se prête au batifolage.

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