Sous d’autres cieux, presque chaque commune ou arrondissement consacre dans un espace public une journée dédiée à la vente et l’achat de la brocante. Dire que beaucoup d’amateurs de l’objet ancien fréquentent ce type d’endroit commercial pour y chiner : s’acquérir quelque pièce rare, remisée dans un vide-grenier, obtenue d’un parent, d’un ami ou tout simplement, trouvée, parfois, dans un coin de rue, abandonnée par la ménagère, qui ne s’en cache pas pour s’en débarrasser, car elle est dans l’exiguïté...
Des objets de valeur qui relèvent parfois davantage de l’exercice d’un antiquaire que de celui de brocanteur sont proposés au chineur qui s’en pourlèche les babines et qui ne méritent pas qu’on leur tourne le dos. Tout le monde trouve in fine son compte, aussi bien le vendeur que l’acheteur.
Des luminaires déclinés dans l’art nouveau ou puisant dans la mouvance Space Age aux tableaux de maîtres artistes peintres affirmés de l’école du réalisme ou de tendance impressionniste, en passant par des œuvres de sculpture en régule ou en bronze, la verrerie d’art, les pièces d’orfèvrerie, de porcelaine et autres patrimoine mobilier intemporel ou remontant à l’ère du XIXe ou XXe siècle, tout est sujet à vente.
Tout y passe... Au grand bonheur des chineurs, à l’affût de l’occasion qui ne le laisse pas de marbre. Qui accroche leur cœur. Mais qu’en est-il chez nous de ces marchés aux puces qu’on nomme communément «dlala», qui foisonnent un peu partout dans les quartiers populaires, comme à Bab El Oued, La’aquiba ou les environs de la Qantra d’El Harrach ?
Il y a bien sûr d’autres endroits attitrés que convoitent les petits revendeurs d’occasion qui écoulent toutes sortes d’objets usuels anciens et qu’on désigne par «el khorda». Cette activité serait-elle si lucrative pour les petits revendeurs de babioles qui étalent leurs éventaires à même le sol.
En tout cas, il y a les chineurs qui flairent le bon filon… Cela étant, les collectivités locales ont cette opportunité d’engranger des dividendes en aménageant des espaces, et permettre, selon un cahier des charges, aux amateurs du vide-grenier et les chineurs de circonstance de créer, une fois par semaine, une atmosphère bon enfant.