Instantané - Ces rues... reconquises par l’informel

23/12/2023 mis à jour: 09:15
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Visiblement, il faut avoir des œillères pour ne pas remarquer toute la cacophonie que génère le pullulement des aires de commerce informelle qui réduisent au fil du temps les espaces piétons non sans déborder sur la chaussée.

Il faut être borgne pour ne pas constater que le négoce de la rue prospère chaque jour un peu plus, alimentant la besace des opérateurs qui inondent le marché qu’on désigne par fausse pudibonderie de marché informel... Non seulement, il échappe à la vigilance du Trésor public, mais il porte un coup aux «tiroirs-caisses» des commerçants soumis aux charges locatives et autres redevances fiscales.

Le paradoxe, plus on en parle des espaces publics squattés par ce marché dit libre aussi, plus ce dernier prend des proportions inquiétantes au point d’obstruer les entrées d’immeubles, voire s’emparer de leurs halls. Et gare aux pensionnaires de la bâtisse qui se hasardent à faire la remarque au petit vendeur qui cause les désagréments aux riverains ! Ils entendront des vertes et des pas mûres.

D’aucuns trouvent normal, car c’est son gagne-pain, me diriez-vous ! Un justificatif mis en avant par certains pour vous faire ravaler votre îre, sinon un argument qu’on brandit pour vous inviter à avoir de meilleurs sentiments envers les squatters de rue qui n’ont pas où aller «commercer». Mais ce qui est horripilant, c’est lorsque ces commerçants de la rue refusent de prendre possession dans une aire affectée à cet effet.

C’est le cas du marché couvert Ali Amar, dont un bon nombre des 70 carreaux destinés aux commerçants des fruits et légumes sont vides. Les commerçants préfèrent «racoler» les chalands en engorgeant les alentours de l’infrastructure qui aura coûté la bagatelle de 3 milliards de centimes.

Plus bas, la rue Bouzrina (ex-la Lyre) est pour la énième fois envahie en largeur, en longueur et en volume par les petits revendeurs qui en font leurs choux gras.

Dès que les autorités libèrent le long des arcades, les petits nababs ne tardent pas à les reconquérir, congestionnant de fait et la voie piétonne et la voie de circulation automobile.

Même agitation au niveau du tissu urbain de Bab El Oued : dans les abords du marché dit des Trois-horloges, les «tenanciers» des étals alentours s’emparent du moindre empan, bloquant toutes voies et issues au voisinage.

Plus, dès que vous priez ces clandos qui roulent des mécaniques, de céder le passage, ils bombent leur torse non sans vous envoyer valdinguer.

Certains de ces derniers qui déclenchent des esclandres continuent à imposer leur diktat à ceux qui prennent leur mal en patience. En attendant, apprend-on, la réouverture du marché qui fait l’objet depuis plus de deux ans d’une opération de réaménagement.
 

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