Inflation en Europe : Le «batch cooking» commence à faire recette

02/04/2023 mis à jour: 00:01
AFP
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Photo : D. R.

Beaucoup cherchent des astuces pour continuer à manger équilibré à moindre coût en pleine période d’inflation. En France, les prix de l’alimentation ayant bondi de 15,8% sur un an en mars.

Cuisiner en une seule fois pour toute la semaine afin d’économiser son temps et son argent : c’est le «batch cooking», qui a gagné en popularité en France en ces temps d’inflation.

Depuis la cuisine de sa maison, dans un petit village du nord-est de la France à 30 km de Strasbourg, Sandra Thomann prépare en environ deux heures l’ensemble de ses repas pour la semaine. «J’aime bien les recettes faciles mais qui changent un peu de l’ordinaire», décrit la quadragénaire en faisant mariner du poulet dans une sauce soja/gingembre.

Au menu cette semaine : salade de pois chiche, tarte chèvre/épinards, crumble d’endives et pâtes aux crevettes. Peu de viande et de poisson, pour conserver ces plats plus longtemps.

Ils seront stockés au réfrigérateur, prêts à être réchauffés et dégustés au fil de la semaine, suivant la méthode du «batch cooking» («cuisiner en lots»), qui vise à anticiper ce qu’on va manger pour mieux maîtriser son budget. Sur Instagram, ils sont 115 000 à suivre Sandra, alias «cuisineaddict».

Chaque vendredi, elle livre ses menus pour la semaine à venir, avec la liste de courses associée et la durée de conservation des plats. Blogueuse cuisine depuis près de 15 ans, Sandra Thomann s’est lancée en 2019 dans cette méthode déjà connue outre-atlantique et sa popularité a explosé depuis.

Elle vit aujourd’hui de sa passion. «En France, les gens aiment cuisiner», avance-t-elle, «et quand on remarque que ça peut nous aider au quotidien, que ça simplifie la vie et que ça fait faire des économies, on s’y tient. Et de plus en plus de monde s’y met».

«Le strict nécessaire»

Beaucoup cherchent des astuces pour continuer à manger équilibré à moindre coût en pleine période d’inflation. En France, les prix de l’alimentation ayant bondi de 15,8% sur un an en mars. C’est aussi le cas de Julie Sling, 29 ans, qui s’est mise au «batch cooking» peu après la naissance de son fils.

L’objectif : réduire sa «charge mentale» et faciliter son quotidien. Elle ne fréquente plus les rayons des supermarchés et sa liste de courses est calquée sur celle proposée par Sandra.

«On achète vraiment le strict nécessaire, on évite d’acheter des choses qui vont pourrir ou qu’on risque de ne pas utiliser», dit-elle en récupérant ses provisions au drive d’un supermarché de Strasbourg.

A la caisse, le budget mensuel de la famille atteint une centaine d’euros hebdomadaires, en comptant les achats pour le bébé, contre environ «150 euros» auparavant.

Selon Sandra Thomann, le «batch cooking» est l’ennemi du gaspillage alimentaire mais aussi de la malbouffe: terminés la restauration rapide et les plats cuisinés livrés à domicile.

«Quand on est fatigué, qu’on rentre tard le soir, qu’on n’a pas envie de cuisiner après le boulot, on a juste à réchauffer le plat, ça évite de craquer sur des plats préparés qui coûtent cher», souligne-t-elle.

Et la blogueuse note que le «batch cooking» attire toujours de nouveaux adeptes, au-delà d’un «effet de mode». «Je crois que c’est fait pour durer»,  pense-t-elle. 
 

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