Une semaine après le début du mois de Ramadhan : Les prix narguent les jeûneurs

30/03/2023 mis à jour: 09:49
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(Photo : Lyès Habbache)

Le mois de Ramadhan 2023 risque de ruiner les ménages algériens. Malgré les préparatifs entamés, plusieurs mois avant le début de cette période de jeûne, le marché reste perturbé et les prix des biens de consommation sont trop élevés, voire inaccessibles pour les petites et les moyennes bourses.

Une semaine après le début de ce mois, la mercuriale reste affolée. Tout est intouchable : légumes, fruits, viandes et œufs. Inexplicable ! C’est à croire que les mécanismes de régulation du marché ne fonctionnent plus. En effet, à Alger, Constantine, Annaba ou à Oran et dans l’ensemble des régions du pays, les Algériens sont confrontés à la même réalité du terrain. Rares sont ceux qui parviennent à remplir leurs couffins.

 A l’exception de la pomme de terre (55 à 80 DA) et des carottes (40 à 60 DA), tous les autres légumes restent relativement chers. C’est notamment le cas de l’oignon, qui a réussi à ravir la vedette, y compris à certains fruits. Il est cédé à plus de 200 DA/kg. 

De même pour le poivron, le piment vert, la laitue, les aubergines… Toujours dans les rayons des légumes, les haricots verts, dont le prix était descendu sous la barre de 250 DA avant le début de Ramadhan, sont cédés à plus de 500 DA/kg. La tomate, le fenouil et les betteraves sont aussi relativement chers, puisqu’ils sont vendus entre 100 et 150 DA. 

Cette situation suscite parfois des réactions de dérision chez les internautes algériens. «Je vous souhaite dès maintenant une bonne fête de l'Aïd. Car, avec ces prix, je vais certainement vendre mon portable pour assurer les besoins de ma famille en biens alimentaires», écrit un internaute. D’autres demandent où sont les autorités chargées de réguler le marché.   

La flambée des prix concerne particulièrement les fruits. Outre le fait qu’il n’y a pas de variété, les produits disponibles sont hors de portée. Les oranges coûtent plus de 228 DA/kg, la banane à 520 DA et les fraises à plus de 500 DA/kg. Il est difficile pour l’Algérien de «manger sain». Parce que les prix des autres sources de protéine, à savoir les viandes (rouges et blanches), les poissons et les œufs ont connu une hausse vertigineuse depuis le début de ce mois de carême. Et ils se sont stabilisés à ce niveau : 2500 DA/kg la viande rouge, 500 DA/ kg le poulet, 1200 DA/kg le poisson et 600 DA le plateau d’œufs. 


Comment expliquer cette situation ?

Cette situation dépasse tous les pronostics. Il y a quelques jours, le président de l’Association nationale des commerçants et artisans, Tahar Boulenouar, avait prédit une «stabilité des prix des légumes et des fruits à partir de la deuxième semaine du mois de Ramadhan». Pas si sûr visiblement. Selon lui, «l’augmentation globale des prix des légumes et des fruits est aussi due à la coïncidence avec la saison hivernale et les précipitations». L’explication reste valable, mais seulement en partie. 

Car pour certains produits, dont les viandes et ceux dépendant des intrants importés de l’étranger, c’est la rareté qui a fait que les prix montent en flèche. Le recours des autorités à l’importation des viandes fraîches en est une confirmation. Lors de sa dernière sortie, le nouveau ministre du Commerce, Tayeb Zitouni, reconnaissait également une perturbation des réseaux de distribution. «Les stocks sont suffisants pour couvrir les besoins du marché. 

Il n’y a pas un manque de produits de consommation, mais un problème avec les réseaux de distribution, qu’il faut développer et organiser», a-t-il affirmé. Tayeb Zitouni, qui semble vouloir réparer les dégâts de son prédécesseur, évoque aussi la libération des marchandises bloquées au niveau des ports. «Tous les produits achetés, domiciliés et autorisés, notamment les matières premières et les intrants, doivent être libérés dans les meilleurs délais au vu de leur impact sur la production nationale», lance-t-il.

 

 

Points de vente directe de produits agricoles

A l'occasion du mois de Ramadhan, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural ( MADR)a annoncé dans un communiqué, la mise en place de points de vente directe pour les produits agricoles de large consommation, au niveau des établissements et des offices relevant du secteur à travers le territoire national. Selon le même communiqué, les emplacements géographiques de ces points de vente peuvent être identifiés sur le site web "Souk" du ministère au lien https://souk.madr.gov.dz. Cette initiative vise à fournir aux consommateurs des produits agricoles de large consommation à des prix abordables, ajoute la même source. Le ministère de l'Agriculture et du Développement rural  avait supervisé le processus d'importation et de contrôle des veaux destinés à l'abattage par l’Algérienne des viandes rouges (ALVIAR). La société a également importé de la viande rouge fraîche. Le ministère de l'Agriculture et du Développement rural «a mobilisé tous ses services notamment les services vétérinaires chargés du contrôle de la qualité, pour assurer la fourniture d’un produit de haute qualité à des prix compétitifs au profit du citoyen, afin de réguler le marché et permettre aux consommateurs d’acheter les produits en question à des prix raisonnables».

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