Ghannouchi et plusieurs dizaines d’opposants tunisiens sont aux arrêts depuis des mois. L’affaire du financement occulte des islamistes d’Ennahdha et celle de l’envoi de jeunes Tunisiens en Syrie et en Libye reviennent également à la surface. Un air de reddition des comptes.
Cette affaire intentée contre Ghannouchi remonte à 2022, quand le leader d’Ennahdha a rendu hommage au journaliste Farhat Abbar, lors de ses obsèques, en disant qu’il «ne craignait personne, ni Etat ni taghout». L’un des syndicats de police a alors porté plainte contre Ghannouchi pour «apologie du terrorisme».
Retour sur la chute dans l’abîme de l’islam politique en Tunisie, accusé par le président Saïed d’être derrière l’actuelle grave crise traversée par la Tunisie. Certaines réserves occidentales n’ont pas empêché la Tunisie d’avancer dans cette purge.
Une source du ministère de l’Intérieur a indiqué à l’Agence TAP que Ghannouchi a été arrêté pour des «déclarations incitatives». L’arrestation a été opérée lundi, au moment de la rupture du jeûne de la nuit du Destin. La même source a précisé que Ghannouchi «va rester le temps qu’il faut pour l’instruction, jusqu’à la prise de décision par le parquet».
Le président du mouvement Ennahdha et président déchu de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Rached Ghannouchi, a comparu une 2e fois, en trois semaines, devant le juge d’instruction ; cette fois, avec les députés putschistes, pour complot contre la sûreté de l’Etat, en liaison avec la réunion du 30 mars 2022 de l’ARP gelée. La 1re comparution a eu lieu le 11 mars 2022 en liaison avec le financement étranger de son parti Ennahdha. Son gendre, Rafik Abdessalem, fut alors entendu dans la même affaire.
Réunion à distance du bureau du parlement tunisien. Examen prévu de l’annulation des mesures exceptionnelles. Ghannouchi a mis huit mois pour riposter contre le coup de force de Saïed. Interrogations sur les tenants et les aboutissants d’un tel choix.