A l’approche du prochain sommet des BRICS, du 22 au 24 août 2023, en Afrique du Sud, les supputations vont bon train sur deux sujets principaux : l’élargissement de cette organisation à de nouveaux membres et l’adoption éventuelle d’une monnaie commune, pour s’affranchir de l’hégémonie du dollar, synonyme d’un ordre international inique, qui s’exerce au détriment des pays du «Sud global». Cette courte étude va tenter de caractériser au mieux cette hégémonie et de montrer qu’une riposte de type monétaire est absolument pertinente.
En 2009, le président libyen Mouammar El Gueddafi réussit à convaincre plusieurs Etats africains de soustraire leurs transactions pétrolières à l’usage du dollar américain en créant une nouvelle monnaie indépendante : le dinar-or.
Sommes- nous à l’aube d’une nouvelle ère où de multiples facteurs géopolitiques et économiques pourraient remettre en cause l'ordre mondial jusque-là hyper-centré autour de la suprématie du pétrodollar ? Il y a vingt ans, le dollar représentait 70% des réserves de change des banques centrales à travers la planète.
Le dollar américain joue deux rôles fondamentaux dans l’économie mondiale, celui de monnaie de transactions et celui de réserves de changes. Ces deux rôles, nés des accords de Bretton Woods de 1944, accordent à cette monnaie des privilèges exorbitants par rapport aux autres devises, puisqu’elle va pouvoir tirer des milliards pour sa propre économie mais également pour l’économie mondiale, en permettant les transactions commerciales libellées en dollars mais également pour alimenter les réserves de changes de toutes les banques centrales du monde, qui vont les stocker et même les placer, en général en Tbones (bon du Trésor américain).