L’Union européenne a «regretté» hier la décision de la junte au pouvoir au Mali de mettre fin à l’accord de réconciliation avec les groupes indépendantistes signé à Alger en 2015. «Les populations civiles du Nord du pays seront les premières à subir les conséquences de cette décision unilatérale que l’UE regrette», souligne Nabila Massrali, porte-parole du chef de la diplomatie de l’UE Josep Borrell.
Le Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP PSD) – qui représente l’ensemble des groupes politico-militaires du Nord – dénonce la décision de Bamako de mettre fin unilatéralement à l’Accord de paix, signé sous l’égide des Nations unies en 2015.
L’Algérie réagit à la dénonciation par les autorités de Bamako, issues du coup d’Etat de 2021, de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali. Dans un communiqué rendu public hier, le ministère algérien des Affaires étrangères (MAE) remet les pendules à l’heure en sériant les faits ayant conduit à cette décision attendue.
La junte au pouvoir au Mali a annoncé hier le report de la présidentielle prévue en février 2024 et censée marquer le retour des civils à la tête de ce pays en proie au djihadisme et à une crise multidimensionnelle profonde, rapporte l’AFP, citant les autorités.
Le CSP-PSD, qui regroupe les différentes organisations du mouvement de l’Azawad, décide d’adopter toutes les mesures de légitime défense contre les forces maliennes qu’il accuse d’avoir pris d’assaut des positions de la mission de l’ONU.
Jusqu’à hier, deux pays ont réagi à la nouvelle du retrait de la Mission onusienne du Mali. Il s’agit de la Russie et des Etats-Unis. Le département d’Etat américain a exprimé «son regret quant à la résolution de la crise, craignant l’impact que pourrait avoir le départ de la Minusma sur les crises sécuritaires et humanitaires affectant le peuple malien».
Le rôle du Comité d’état-major opérationnel conjoint (Cemoc) dans la lutte contre le terrorisme et la mise en œuvre de l’Accord d’Alger étaient au menu des discussions entre le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, et les responsables maliens, à l’occasion de sa visite dans ce pays.
La médiation internationale, dont l’Algérie est chef de file, a présenté aux parties maliennes signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger, des propositions «concrètes» visant à relancer la mise en œuvre de l’accord, a indiqué hier un communiqué de la médiation.